Flybe se débat seule depuis trop longtemps face à ses difficultés. Au moment de la présentation de ses résultats semestriels le 14 novembre, elle a annoncé qu’elle allait prendre de nouvelles mesures de réduction de ses capacités et de ses coûts, mais surtout qu’elle avait lancé un processus formel de vente. Christine Ourmières-Widener, sa CEO, a en effet expliqué que les résultats encourageants enregistrés sur la période ne suffiraient pas à redresser la situation et qu’elle « dev[ait] faire plus dans les prochains mois. »
La compagnie britannique est déjà en discussion avec plusieurs opérateurs à ce sujet. Aucun calendrier n’a encore été établi pour les différentes étapes de la procédure, notamment la conclusion des accords de confidentialité donnant un droit de regard aux parties tierces sur l’activité de Flybe et la présentation des offres. En difficulté mais pas acculée, la compagnie se réserve le droit de mettre fin au processus.
En attendant, elle va poursuivre son programme de restructuration. Ayant ajusté son réseau pour le recentrer sur les routes à forte demande, elle réduit sa flotte. L’objectif est d’atteindre 70 appareils (contre 78 aujourd’hui) en 2020-2021, avec une préférence pour le Q400 et l’E175 aux dépens de l’E195. Ainsi, les contrats de leasing de cinq biturbopropulseurs ont été prolongés, tandis que deux Embraer 195 en fin de leasing sur les huit en service doivent être rendus à leur lessor au second semestre. Durant la prochaine année fiscale, deux Q400 et cinq E195 quitteront la flotte, tandis que quatre E175 l’intégreront à partir de juillet.
Ainsi se poursuivra la réduction de capacité. Au premier semestre, celle-ci a atteint 9% et a permis d’améliorer la recette au siège de 7,2%. En revanche, le chiffre d’affaires a perdu 2,4% à 409,2 millions de livres et le bénéfice net a été divisé par deux, tombant à 7,4 millions de livres. La compagnie britannique souffre en effet comme ses consoeurs de la hausse des prix du carburant mais aussi de la fluctuation des taux de change de la livre sterling et d’un ralentissement de la croissance du marché régional.