Le groupe Qantas constate lui aussi une forte reprise de ses activités mais la dernière année a tout de même été marquée par les difficultés. Si les pertes ont pu être réduites de moitié par rapport à l’année dernière, il a fortement pâti des confinements décidés lors de la propagation des variants delta puis omicron du SARS-CoV-2 puis des difficultés opérationnelles engendrées par la force de la reprise au quatrième trimestre.
Pour son année fiscale 2022 clôturée en juin, le groupe a publié un chiffre d’affaires de 9,1 milliards de dollars, toujours inférieur de 49% par rapport à celui de 2019. L’année a en effet été largement marquée par la poursuite de la pandémie et la fermeture de marchés importants (aussi bien au niveau régional en Australie que ceux de Nouvelle-Zélande, du Japon ou de Singapour). Au global, le trafic est resté inférieur de 33% à celui de 2019 mais les résultats du quatrième trimestre et du mois de juin montrent que les choses vont changer pour l’année fiscale 2023.
En effet, le trafic général a retrouvé 68% de son volume de 2019 en fin d’année. Sur le marché intérieur, les performances sont très bonnes, avec un retour du trafic à son niveau pré-covid en juin, un niveau de réservation de 125% au quatrième trimestre et un retour des recettes liées aux voyages d’affaires à 90% de leur niveau de 2019 sur cette même période. Le secteur international continue de souffrir, avec des capacités moyennes de 17% par rapport à 2019 mais qui sont remontées à 49% fin juin. Les pertes liées ont toutefois été partiellement compensées par les performances toujours exceptionnelles du fret.
Ainsi, le groupe a pu publier un EBITDA positif de 281 millions de dollars (mais en baisse de 31% par rapport à 2021). Les pertes s’élèvent quant à elles à 1,19 milliard de dollars (atténuées par une cession de terrain).
Alan Joyce, le PDG du groupe, souligne que la perte du groupe durant la crise sanitaire approche des 7 milliards de dollars et la perte de revenus 25 milliards de dollars. Il a également évoqué les difficultés opérationnelles des derniers mois : « Nous avons toujours su que la demande de voyages reprendrait fortement, mais la vitesse et l’ampleur de cette reprise ont été exceptionnelles. Nos équipes ont fait un travail extraordinaire pendant le redémarrage et nos clients ont été extrêmement patients alors que l’ensemble du secteur a dû faire face à des congés maladie et à des pénuries de main-d’oeuvre au cours des derniers mois. […] Nos services ne sont pas au niveau attendu d’un transporteur national. Il y a beaucoup de travail en cours pour nous ramener à notre meilleur niveau, y compris l’embauche de plus de personnes, le déploiement de nouvelles technologies et la réduction des vols intérieurs. »
Mais la confiance augmente de jour en jour, justifiant les investissements récemment annoncés dans la flotte (le groupe attend 300 monocouloirs de nouvelle génération sur dix ans et des A350 pour le projet Sunrise), les salons, le réseau etc. En attendant, tous les appareils de Qantas et Jetstar basés en Australie et en Nouvelle-Zélande sont de nouveau en service, hormis cinq A380 qui devront réintégrer la flotte d’ici décembre 2023 (cinq autres sont déjà opérationnels, et dotés de nouvelles cabines).
Ainsi, les prévisions pour l’année fiscale 2023 sont portées par la force de la demande actuelle et l’amélioration de l’efficacité opérationnelle qui commence à se faire sentir. Le plan de redressement du groupe devrait générer un milliard de dollars d’économies. Les performances au siège kilomètre offert devraient compenser l’augmentation du prix du carburant et les coûts liés à la résolution des perturbations, soutenues par une réduction de dix points des capacités intérieures. Elles devraient tout de même se situer à 95% de leur niveau pré-covid au premier semestre puis 106% au second semestre – en parallèle, les capacités sur le réseau international seront respectivement à 65% puis 84% de leur niveau pré-covid.