Patrice Caine, nommé à la tête de Thales fin 2014 a de quoi se réjouir. Son groupe vient de publier des résultats record, notamment avec des commandes qui atteignent les 18,88 milliards d’euros pour 2015, soit en progression de 31%. Le chiffre d’affaires affiche quant à lui une hausse de 8% par rapport à 2014, à 14,06 milliards d’euros. Le groupe d’électronique a aussi vu son bénéfice opérationnel (EBIT) progresser de 23%, atteignant désormais 8,6% de son chiffre d’affaires sur la période (+1 point).
La bonne santé du secteur Aérospatial
Les activités aéronautiques et spatiales de Thales affichent une confortable hausse pour l’année 2015 avec un chiffre d’affaires qui atteint pratiquement les 5,4 milliards d’euros, en progression de 7,3% par rapport à 2014.
La hausse des cadences des livraisons d’avions civils a en effet porté les activités avionique et IFEC l’année dernière, notamment grâce aux avions commerciaux d’Airbus et Boeing. L’EBIT de l’activité Aérospatial affiche ainsi une nouvelle progression en atteignant du 518 millions d’euros, soit 9,6% du chiffre d’affaires. La marge d’EBIT est un peu plus faible que l’année précédente à cause du renforcement des dépenses de R&D mais reste très proche des deux chiffres. Les prises de commandes sont quant à elles en forte hausse (+25%), atteignant 6,279 milliards d’euros – un nouveau record.
Thales a en effet enregistré 12 importantes commandes dont le montant est supérieur à 100 millions d’euros, très majoritairement pour des satellites. Citons par exemple les satellites militaires français Ceres et ComSat NG, deux satellites de télécommunications (Bangladesh, Eutelsat), 8 satellites supplémentaires pour la constellation O3B, une nouvelle tranche du contrat Cosmo- Skymed (Italie), un contrat pour Galileo ou encore quatre satellites Sentinel pour l’ESA. Ces commandes reflètent notamment une (faible) reprise du marché des satellites de télécommunications civils.
Le seul contrat dépassant les 100 millions d’euros pour l’aéronautique concerne les nouveaux IFE destinés à l’ensemble de la flotte A320 de la JetBlue (130 appareils), suite logique du rachat de LiveTV à la compagnie américaine en 2014. Il s’agit du nouveau système STV+. Mais Thales a également remporté de nouveaux contrats avec Saudi Arabian Airlines, Japan Airlines et, désormais avec Singapore Airlines, comme annoncé la semaine dernière lors du salon de Singapour (IFE Avant pour la flotte d’A350 configurée en moyen-courrier avec connectivité). Patrice Caine a indiqué que le secteur du multimédia de bord progressait plus vite que la croissance du trafic, de l’ordre de 10%, aussi bien en première monte qu’en retrofit.
À noter que le quatrième trimestre a encore été très fort, Thales enregistrant la moitié des prises de commandes en valeur (3,128 milliards d’euros).
Le chiffre d’affaires porté entre autres par de gros contrats de la branche Défense
« Nous n’anticipions pas un tel succès », a par ailleurs déclaré Patrice Caine, en évoquant les résultats de la division Défense & sécurité. Affichant des prises de commande en hausse de 28% par rapport à 2014 et atteignant les 9,7 milliards d’euros en 2015, ainsi qu’un chiffre d’affaire de 7,8 milliards, la branche militaire de Thales a été l’objet de quelques beaux contrats en 2015.
En effet, trois des cinq plus gros contrats – plus de 500 millions d’euros – ont été signés au profit de forces armées : les deux contrats Rafale pour l’Égypte et le Qatar, les véhicules Hawkei pour l’Australie, mais aussi la notification fin décembre de la DGA pour la réalisation de deux satellites du programme Comsat-NG.
La montée en cadence du programme Rafale, dopé (pour l’instant) par deux ventes export, n’inquiète pas outre mesure le PDG, qui a confié : « c’est un souci industriel que j’aime bien gérer » et qu’il ne sentait pas de « fragilité particulière » à ce sujet.