C’est une des nombreuses innovations d’Airbus destinées à accélérer les cadences, le fameux ramp-up progressifs qui atteindra les 60 monocouloirs par mois à horizon 2019, soit deux avions par jour.
L’avionneur européen a dévoilé la semaine dernière sur son site de Finkenwerder (Hambourg) un nouveau procédé de mise en peinture des dérives pour les livrées des compagnies aériennes.
Baptisé « Direct Printing », ce procédé s’apparente tout simplement à l’utilisation d’une imprimante à jets d’encre géante, la tête d’impression parcourant une trajectoire préétablie grâce à un portique mobile entourant l’élément à traiter. Selon Airbus, le dispositif utilise des encres solvantées en quadrichromie (CMJN) en lieu et place des peintures, avec la possibilité d’y ajouter un apprêt blanc. La mise en peinture s’effectue ligne par ligne, de haut en bas.
Pour Ralph Maurer, Directeur de l’atelier peinture de l’avionneur pour la FAL de Hambourg, ce procédé « répond à la tendance croissante des compagnies à adopter des livrées complexes » (dégradée de couleurs, design de plus en plus artistique), « tout en s’affranchissant des coûts ou des délais nécessaires en utilisant d’autres méthodes » (décorations adhésives, airbrush…). Il cite notamment les difficultés apparues avec les nouvelles livrées complexes comme celle d’American Airlines qui utilise de nombreux dégradés et qui ne peut être appliqué que par pinceaux.
La première application de Direct Printing a été la mise en peinture d’un stabilisateur vertical d’un A321 livré à la compagnie saisonnière britannique Thomas Cook en mars dernier. La compagnie a réceptionné 4 monocouloirs du même type ces derniers mois, mais un seul avec l’utilisation de Direct Printing, afin de permettre une bonne évaluation de la résistance du nouveau procédé. Cette technologie permet également un gain de masse de l’ordre de 3 kg par rapport à l’utilisation de procédés traditionnels sur un stabilisateur de monocouloir.
Mais Airbus ne compte pas s’arrêter aux seuls stabilisateurs verticaux. Demain, c’est peut-être tout le fuselage qui pourra bénéficier de cette technologie, préfigurant ce que pourrait être un atelier peinture entièrement numérique. « C’est vraiment le but » annonce Ralph Maurer, qui ajoute que « cela pourrait arriver dans pas très longtemps. »
Photo © Airbus