Le groupe Airbus, désormais fusionné avec sa division avions commerciaux, présentait dans un format inédit et entièrement numérique ses résultats annuels ce matin.
Pour Tom Enders, le Président exécutif d’Airbus, « 2016 n’aura pas été une année facile, mais nous avons atteint tous nos objectifs ». Le groupe aéronautique européen a en effet vu son chiffre d’affaires à nouveau progresser pour atteindre 66,58 milliards d’euros (+3% en un an), largement porté par la hausse des livraisons d’avions commerciaux.
L’EBIT ajusté, qui prend désormais la place de l’EBIT non récurrent, suivant les consignes de l’AEMF, est pratiquement resté stable à 3,955 milliards d’euros (4,1 milliards en 2015). Le résultat net est par contre pratiquement divisé par trois à 995 millions d’euros (2,696 milliards d’euros en 2015) après les ajustements de l’EBIT, fortement impacté par des effets de change négatifs.
Les prises de commandes se sont élevées à 134 milliards d’euros en 2016 (159 milliards d’euros un an plus tôt), portant la valeur totale du carnet de commandes à 1 060 milliards d’euros au 31 décembre, nouveau record.
Les avions commerciaux progressent encore
Airbus a une nouvelle fois été marqué par les bons résultats de sa division Airbus Commercial Aircraft qui affiche un chiffre d’affaires record de 49,237 milliards d’euros, en hausse de 7% en un an.
L’EBIT ajusté d’Airbus Commercial Aircraft a atteint 2,811 milliards d’euros (+2%) sous l’effet d’une hausse des volumes de livraison des monocouloirs et d’une baisse de 21 % des dépenses de recherche et développement (R&D) provenant essentiellement de la diminution programmée sur l’A350.
À noter que la Division Commercial Aircraft représente désormais 74% de la totalité du chiffre d’affaires du groupe aéronautique.
Les hélicoptères civils résistent mais sont toujours dans une passe difficile
Évidemment, et comme on pouvait s’y attendre, Airbus Helicopters a particulièrement souffert en 2016 avec la baisse des livraisons d’hélicoptères moyens et lourds sur le marché pétrolier et gazier et même si le nombre total de machines livrées a été supérieur à celui de 2015 (418 hélicoptères contre 395 un an plus tôt).
Le chiffre d’affaires de la division affiche ainsi une baisse de 2% à 6,652 milliards d’euros.
L’EBIT ajusté de la Division Helicopters s’est établi à 350 millions d’euros (427 millions d’euros en 2015), également impacté par une baisse des services liée à la diminution du nombre d’heures de vol sur les hélicoptères Oil & Gas, ainsi que l’accident du H225 en Norvège et le coût de certaines campagnes de vente.
Le militaire plombé par l’A400M
S’agissant de l’A400M, « ça n’a pas été une année facile », a répété Tom Enders. La charge de l’avion de transport militaire tactique s’élève à 2,2 milliards pour l’année passée et le programme « reste un sujet de préoccupation », selon le communiqué de l’avionneur, qui indique que la réduction des risques et le renforcement de l’exécution du programme sont « absolument prioritaires en 2017 ». Les principaux risques se concentrent autour des capacités tactiques, aux prospects exports et à la réduction des coûts.
le Président exécutif d’Airbus a toutefois indiqué qu’il y avait de « bons progrès » dans l’acquisition des capacités tactiques et que la moitié de la flotte avait pu bénéficier de la solution intermédiaire développée suite aux problèmes de PGB (Propeller gear box) découverts en 2016. Il cependant dû admettre que le groupe avait « sous-estimé la complexité de l’avion » et que les pénalités de retard, entre autres, contribuaient aux résultats financiers de la division Defence & Space. Celle-ci affiche un EBIT ajusté à 1 milliard d’euros, en baisse de 5% par rapport à l’année précédente. Quant au chiffre d’affaires, il est également en baisse, de 9% par rapport à 2015, affichant 11,9 milliards d’euros.
En termes de livraisons, Airbus Defence & Space se rapproche des objectifs des années précédentes (20 appareils par an), mais ne les a pas encore atteints, avec 17 appareils livrés en 2017. « Si rien d’inattendu ne se produit, nous espérons aller au-delà de 20 avions », espère Tom Enders. Enfin, il a appelé à la « coopération » et la « flexibilité » des pays clients, notamment pour « dé-risquer ce programme ».