Le groupe Airbus vient de publier ses résultats financiers pour l’exercice 2017 et les tendances restent des plus solides, avec une amélioration de sa rentabilité et de ses prises de commandes pour un chiffre d’affaires qui reste quant à lui globalement stable à 66,8 milliards d’euros (66,6 milliards d’euros un an plus tôt).
L’EBIT ajusté atteint les 4 253 millions d’euros (+8% en un an), largement portée par la très bonne performance de la division Commercial Aircraft (EBIT ajusté de 3 554 millions d’euros, en progression de 26%) et son nombre record d’appareils livrés sur l’année (718) et notamment au dernier trimestre, le tout bénéficiant d’un change favorable. Le résultat net du groupe aéronautique européen a ainsi pratiquement triplé en un an pour atteindre les 2 873 millions d’euros (995 millions d’euros en 2016) après les ajustements de l’EBIT.
Si le chiffre d’affaires du groupe n’a pas beaucoup progressé en 2017, ce n’est pas le cas pour ses différentes divisions, Commercial Aircraft affichant par exemple une hausse logique de 3,5% sur l’année avec l’augmentation des cadences sur les programmes A320 et A350.
La division Helicopters enregistre quant à elle un chiffre d’affaires en légère baisse à 6 450 millions d’euros (-3%), conséquence du plus faible nombre de machines livrées (409 contre 418 un an plus tôt). Son EBIT ajusté affiche 337 millions d’euros (-4%) mais Airbus note que malgré la combinaison d’un nombre plus faible de livraisons et d’un mix moins favorable (hélicoptères de plus faible tonnage), associée en plus à la baisse d’activité des services, conséquences de la diminution des heures de vol pour la flotte d’hélicoptères commerciaux, la division Helicopters a réussi à traverser ces défis par les efforts de transformation menés qui ont amélioré sa compétitivité.
En revanche, le chiffre d’affaires de la division Defence and Space affiche une baisse de près de 1,7 milliard d’euros à 10 804 millions d’euros (-9%) résultant des changements de périmètre, mais selon Airbus, il progresse de 7 % sur une base comparable et notamment grâce aux avions militaires. Le programme A400M, sujet encore épineux de la branche malgré une nette amélioration de sa production et de ses capacités opérationnelles constatées depuis un an, s’est vu provisionner une charge exceptionnelle de 1,3 milliard d’euros l’année dernière pour réduire les risques résiduels du programme, résultats d’une renégociation des différents contrats d’acquisition gouvernementaux.
Carnet de commandes toujours au sommet et nouvelles améliorations des perspectives pour 2018
Le carnet de commandes du groupe est resté à un niveau record l’année dernière avec une valeur totale de 997 milliards d’euros au 31 décembre 2017 (1 060 milliards d’euros un an plus tôt), avec des prises de commandes sur l’année totalisant 158 milliards d’euros (+24 milliards d’euros par rapport à 2016).
La division Commercial Aircraft tire ici encore l’ensemble du groupe avec 1 109 nouveaux appareils en commandes nettes (731 seulement en 2016) soit un book-to-bill de l’ordre de 1,5, de quoi conforter la montée en cadence des monocouloirs de la famille A320/320neo. La division Helicopters a aussi su préserver son backlog avec un book-to-bill proche de 1 (335 hélicoptères commandés en 2017, dont 48 exemplaires de la famille Super Puma et 17 H175).
Quant à Airbus Defence and Space, l’activité des avions militaires s’est enrichie de nouvelles commandes (22 avions de transport léger et moyen, cinq ravitailleurs A330 MRTT et les Eurofighter destinés au Koweït). Seules ombres au tableau, la morosité persistante du marché des satellites de télécommunication et l’inconnue résultante des pénalités qui pourraient être infligées à Airbus dans le cadre des différentes enquêtes en cours (l’enquête du parquet de Munich concernant la vente d’Eurofighter à l’Autriche aura eu un impact négatif de 117 millions d’euros).
Dans ce contexte particulièrement favorable, Airbus annonce déjà prévoir une nouvelle hausse de l’EBIT ajusté (progression de l’ordre de 20 %, hors fusions et acquisitions), sur la base de 800 livraisons d’avions commerciaux sur l’année.