Ce n’est un secret pour personne. Les deux grands avionneurs Airbus et Boeing connaissent actuellement tous les deux des difficultés à respecter les cadences de production annoncées pour leur famille de monocouloirs respective, à savoir les A320 et 737.
Pour Airbus, les problèmes ont été maintes fois rapportés par l’ensemble de la presse avec les difficultés rencontrées par le motoriste américain Pratt & Whitney sur les réacteurs PW1100G-JM, un problème qui subsiste toujours et qui devrait finalement se résorber à partir du mois de novembre prochain selon les récentes déclarations de Carsten Spohr, le CEO de Lufthansa. La compagnie allemande a été la compagnie de lancement de l’A320neo, mais n’en exploite aujourd’hui que 11 exemplaires.
Le ramp-up de la famille A320neo est aussi victime du décalage des livraisons du LEAP-1A de CFM International, mais à un tout autre niveau d’importance.
Les huit lignes d’assemblage final d’Airbus dédiées aux A320/A320neo sont aujourd’hui calées pour produire 50 appareils par mois (302 monocouloirs livrés sur les sept premiers mois de l’année), un chiffre qui sera graduellement porté à 60 exemplaires par mois au milieu de l’année prochaine, avant d’autres ramp-up qui restent à confirmer.
Mais Boeing est également touché depuis quelques mois et les difficultés du ramp-up de la famille 737 sont aussi de plus en plus visibles. Plus d’une quarantaine de Boeing 737 non finis étaient ainsi parqués autour des installations de Boeing à Renton au mois d’août, certains sans moteurs.
Les difficultés de Boeing à respecter ses cadences ne proviennent d’ailleurs pas uniquement des difficultés rencontrées par le seul motoriste CFM International avec le LEAP-1B, en retard de quelques semaines sur son calendrier depuis quelques mois. D’autres fournisseurs, et non des moindres, sont tout aussi touchés et en particulier Spirit AeroSystems, fournisseur des fuselages du 737.
L’établissement de Renton est aussi victime d’une pénurie de main-d’oeuvre qualifiée et Boeing s’est vu contraint de redéployer temporairement plusieurs centaines de ses salariés de la région sur le programme 737, notamment du personnel dédié au ravitailleur KC-46 travaillant à Everett.
Ce problème ne devait être qu’une difficulté à court terme au début de l’année, mais il semble qu’il ne sera finalement résorbé que vers la fin de l’année. Pour l’instant, l’avionneur indique ne pas avoir subi de répercussions au niveau des livraisons, mais il semble aujourd’hui inévitable que les problèmes de production pèseront aussi sur les clients de l’avionneur d’ici la fin de l’année.
Boeing produit aujourd’hui la famille 737NG/737 MAX à une cadence de 52 exemplaires par mois depuis la mi-août (47 précédemment), l’avionneur de Seattle prévoyant de passer à 57 appareils dès l’année prochaine.