Le motoriste britannique Rolls-Royce s’oriente vers un nouveau plan de restructuration qui pourrait comprendre la suppression de 8000 emplois, soit l’équivalent de 15% de ses effectifs.
Une majorité de ces suppressions de postes concerneront directement sa branche dédiée aux moteurs pour avions commerciaux, le motoriste subissant en effet de plein fouet l’impact de la pandémie de coronavirus sur les opérations des compagnies aériennes.
Rolls-Royce est en effet victime de la concomitance de différentes tendances qui pèsent sur ses activités. Tout d’abord, le nombre d’heures de vol accumulées par la flotte motorisée par la famille de réacteurs Trent est en chute libre depuis le mois de février (contrats intégrés de type TotalCare).
Les livraisons de réacteurs neufs (totalité des gros-porteurs d’Airbus aujourd’hui, une partie des 787 de Boeing) est également en forte baisse compte tenu du report de certaines livraisons à leur destinataire depuis le déclenchement de la crise, une tendance qui va perdurer avec la réduction des cadences annoncée pour les plateforme A330neo (2 par mois), A350 (6 par mois) et 787 (10 par mois puis 7 par mois en 2022 contre 14 fin 2019).
Enfin, un nombre important de réacteurs de générations plus anciennes (Trent 500 sur A340-600, Trent 800 sur Triple Sept de première génération, Trent 900 sur A380 et RB211 sur 747-400 Pax) vont être amenés à ne plus jamais voler avec l’accélération des retraits de ces types d’appareils par un certain nombre d’opérateurs.
« Nous avons pris des mesures rapides pour augmenter nos liquidités, réduire drastiquement nos dépenses (…). Mais nous aurons besoin d’aller plus loin », a indiqué un porte-parole du groupe, précisant que des discussions étaient en cours avec les syndicats et que les décisions sur les emplois devraient être annoncées d’ici fin mai.
Rolls-Royce, qui emploie aujourd’hui 52 000 personnes à travers le monde, avait déjà réduit ses effectifs de plus de 4500 personnes depuis 2018.