(ERA 2018) Le motoriste Pratt & Whitney Canada a profité de l’assemblée générale de l’ERA (European Regions Airline Association) qui se tient actuellement à Édimbourg pour faire un point sur les services qui accompagnent ses moteurs et ses APU pour l’aviation régionale. Il faut rappeler que le motoriste canadien est, avec son grand frère américain, de très loin le leader mondial du secteur en venant équiper la famille ATR, le Q400 de Bombardier, mais aussi les E-jets E2 d’Embraer, le MRJ de Mitsubishi ou encore l’A220 d’Airbus-Bombardier.
Pour Frédéric Lefebvre, vice-président Sales & Marketing de Pratt & Whitney Canada pour les compagnies aériennes régionales, les nouvelles solutions de diagnostic-pronostic basées sur les boitiers FAST (Flight Data Acquisition, Storage and Transmission) rencontrent ainsi « beaucoup de succès ». Pour les avions turbopropulsés, FAST est notamment certifié sur les ATR-600 et Q400, avec plus d’une trentaine d’opérateurs et plus de 400 avions équipés (150 vont bientôt l’être aussi). Citons par exemple Jazz (Air Canada), Porter, Westjet, Ethiopian, Spicejet et Buddha Air.
En réduisant les coûts opérationnels et en améliorant la disponibilité, Pratt & Whitney Canada promet ainsi qu’avec simplement la collecte et l’analyse des données des moteurs, FAST permet de générer une économie comprise entre 15 000 et 25 000 dollars par an et par avion. « Plus les clients utilisent cette solution plus ils ont encore envie de l’utiliser » se réjouit Frédéric Lefebvre qui précise aussi que la solution est particulièrement flexible, avec une multitude de personnalisations possibles au niveau du reporting. Mais FAST ne va pas s’arrêter là car Pratt & Whitney Canada va bientôt l’étendre au propulseur lui-même (le monitoring des vibrations est déjà disponible), avec une solution d’équilibrage d’hélices annoncée pour le deuxième trimestre 2019.
Frédéric Lefebvre annonce aussi une amélioration de ses outils de health monitoring avec un contrôle poussé des huiles, l’« Oil Analysis Technology ». Pour l’instant déployée sur les programmes PW300, PW600 et PT6A, cette nouvelle solution va prochainement être étendue aussi au PW100 (ATR) et PW150 (Q400) à partir de l’année prochaine. Selon lui, cette solution peut être comparée « à une analyse de sang chez l’Homme », avec une précision cent fois plus poussée qu’avec les méthodes traditionnelles. « Il ne s’agit plus ici de détecter une dégradation du moteur une quinzaine d’heures avant l’apparition d’un problème, mais plutôt dans les 400-500 heures avant » annonce Frédéric Lefebvre. « Cela permet aussi d’identifier plus précisément à quel endroit a lieu la dégradation » précise-t-il.
Le vice-président Sales & Marketing de Pratt & Whitney Canada est enfin revenu sur ces offres de services comme les FMP (Fleet Management Program), FEP (Fleet Enhancement Program) ou encore les solutions intégrées P&WCSMART. Ces dernières vont par exemple être désormais déployées aux moteurs actuellement en production. Les solutions de gestion de flotte connaissent quant à elles toujours de bons résultats cette année avec près de 350 millions de dollars de contrats (800 millions l’année dernière).