La société brésilienne Altave a fait le point sur son nouvel aérostat à l’occasion d’une conférence UGS (Unmaned Global Systems) organisée en marge du salon Eurosatory. Le ballon captif Altave Omni a été spécialement développé pour assurer la surveillance des prochains Jeux olympiques d’été qui se tiendront à Rio de Janeiro en août.
Pour son Directeur et cofondateur Bruno Avena de Azevedo, il s’agit tout simplement de « la première utilisation d’un aérostat de surveillance pour un événement de ce type et dans un environnement urbain. » Selon lui, les autorités brésiliennes ont choisi cette solution, car les moyens usuels, et notamment les hélicoptères, présentaient trop de difficultés à assurer cette tâche pour de multiples raisons. D’une part parce que les opérations auraient été trop complexes compte tenu des limitations des durées de temps en vol (ravitaillement), des problématiques liées à l’environnement urbain (sécurité), mais aussi tout simplement à cause des coûts induits, alors que se dérouleront jusqu’à quatre événements sportifs simultanément.
Bruno Avena de Azevedo indique aussi que les autorités brésiliennes voulaient une solution avec l’impératif de pouvoir viser et zoomer sur une zone précise, mais sans perdre toutes les informations entourant la cible, la « big picture », et le tout évidemment en temps réel. La solution devait aussi pouvoir couvrir une surface de 40 km2 avec une résolution de 39 cm, de quoi détecter une arme à feu de taille moyenne à longue distance. L’aérostat a donc été la solution logique, avec une liaison de données à très haut débit assurée par câble.
« Tout est enregistré en temps réel et nous pouvons revenir en arrière sur trois jours » explique Bruno Avena de Azevedo. La boule optronique assure une couverture à 360° avec une résolution supérieure de 15 fois à la 4K (chaque image équivaut à une capture de 120 mégapixels). Les images sont utilisables sur un rayon de 3,7 km, même si la résolution maximale n’est disponible que sur un rayon de 2,1 km.
Le Directeur d’Altave rappelle que l’utilisation de ce type d’aérostats en milieu urbain présente aussi de nombreux challenges. La taille du ballon et sa forme ont été particulièrement étudiées pour une grande stabilité, même par vent fort. L’aérostat Altave Omni a un diamètre de 6 mètres et peut voler jusqu’à 200 mètres du sol pour une durée maximale de trois jours, un apport d’hélium étant ensuite requis. « Nous l’avons développé en six mois puis il a été testé par la Police et par la FAB durant 30 jours » indique-t-il, ajoutant que des essais avaient par exemple été menés pour vérifier sa complète tolérance à des rafales de calibre 7,62mm. Une vidéo dévoilée à Eurosatory montre que les coups de feu n’ont strictement aucun effet sur le ballon, l’enveloppe ne se déformant même pas.
Bruno Avena de Azevedo précise aussi que si Altave a conçu l’ensemble du système, l’optronique provient d’un fournisseur américain (capteur Simera de Logos Technologies). Chaque opérateur dispose pour sa part d’un poste de travail accueillant 3 écrans de résolution 4K couvrant ainsi 180°. La solution choisie pour la surveillance des JO de Rio ne dispose pas de capteur IR. « D’abord parce que cela aurait nécessité un ballon plus gros compte tenu de la masse du système, mais aussi parce que la police militaire n’a pas souhaité cette fonctionnalité compte tenu de l’éclairage des zones urbaines ».
Quatre aérostats Altave Omni sont désormais pleinement opérationnels dans le ciel de Rio de Janeiro.