La sixième édition du Marrakech Airshow qui s’est tenu la semaine dernière a été l’occasion d’en savoir plus sur le processus de modernisation des Forces Royales Air (FRA). La composante aérienne de la défense marocaine a par exemple confirmé l’acquisition d’une douzaine de nouveaux F-16 auprès de Lockheed Martin dans leur version Viper (F-16V) pour des livraisons s’échelonnant de 2021 à 2022.
Ces appareils sont particulièrement attendus par les FRA, notamment en raison des capacités de leur radar AESA AN/APG-83, bien plus performant que l’APG-66 dans le suivi de cibles multiples.
Ce contrat avait été révélé en mai dernier, mais d’autres volets sont actuellement en cours de finalisation de façon parallèle : d’une part le calendrier du retrofit des 23 F-16C/D Block 52+ acquis par les FRA en 2011 pour les rendre compatibles avec le standard Viper (Block 70) et d’autre part l’organisation future de la MCO de l’ensemble de la flotte pour la prochaine décennie.
Mais durant cette édition du salon aéronautique marocain, tous les regards étaient particulièrement tournés vers les hélicoptéristes même si aucun processus officiel émanant du gouvernement marocain n’a filtré à Marrakech.
Une soixantaine d’hélicoptères militaires à remplacer
Il n’empêche que les industriels ont bien identifié l’existence d’un important marché au niveau du renouvellement des hélicoptères opérés par les FRA, aussi bien au niveau des hélicoptères de combat que des hélicoptères de transport de taille intermédiaire. Le Maroc dispose aujourd’hui de 24 Gazelles (années 80) et de plus d’une quarantaine de Bell 205, 206 et 212 produits sous licence par Agusta (à partir de la fin des années 70). Un Bell 205 présent au Marrakech Airshow affichait d’ailleurs plus de 6000 heures de vol au compteur, comme nous l’a confié l’un de ses pilotes.
Le T-129 ATAK de Turkish Aerospace Industries
On aura bien noté la présence de Turkish Aerospace Industries (TAI) à Marrakech qui souhaite participer à cette nouvelle compétition avec son hélicoptère d’attaque et de reconnaissance tactique T-129 ATAK, fort de son récent succès à l’export avec le Pakistan. Airbus Helicopters, déjà bien présent au Maroc avec les Puma des FRA, les Panther de la Marine royale ou encore les AS355/EC135/EC145 de la Gendarmerie royale, poussait quant à lui ses H215M, H145M et H125M, ces derniers pouvant être armés du système modulaire HForce.
Mais c’est incontestablement Bell qui tenait la vedette avec sa proposition mêlant AH-1Z Viper (Zulu Cobra) et UH-1Y Venom, deux hélicoptères lointainement dérivés du UH-1 originel de 1961. L’hélicoptériste américain n’a d’ailleurs pas fait les choses à moitié en dépêchant aussi le Colonel David Walsh du Corps des Marines des États-Unis pour vanter les avantages et la complémentarité des deux appareils.
Il faut dire que l’USMC s’est engagée à elle seule pour 349 hélicoptères de la dernière génération des Bell H-1 (189 AH-1Z et 160 UH-1Y) livrables d’ici 2022. Le Corps des Marines en a déjà réceptionné 27 exemplaires (15 AH-1Z et 12 UH-1Y) et ces hélicoptères remplissent déjà des missions opérationnelles dites « pures » ou en combinant les deux machines. Le Colonel David Walsh a par ailleurs rappelé que les deux hélicoptères partageaient 85% de composants, en particulier au niveau de la motorisation, de la chaine de transmission, des systèmes électriques et hydrauliques, des circuits carburant ou encore au niveau de l’avionique. Il est aussi revenu sur les avantages du viseur de casque TopOwl de Thales qui accompagne cette génération de H-1. Des arguments qui feront sans doute prochainement mouche auprès des FRA…
L’AH-1Z Viper de Bell