La signature du contrat de développement des quatre satellites d’observation de la Terre CO3D avec le CNES, le 9 juillet, a été l’occasion pour Jean-Marc Nasr d’exprimer son intérêt pour les constellations. Le nouveau directeur général de Space Systems au sein d’Airbus Defence & Space, a ainsi mentionné favorablement l’expérience accumulée avec les satellites de télécommunication OneWeb : « Nous avons appris beaucoup avec OneWeb et nous avons essayé de faire venir ce savoir dans CO3D et bâtir cette proposition. »
Jean-Marc Nasr tend d’ailleurs à ne pas considérer CO3D comme un élément isolé, mais plutôt comme un système interopérable avec d’autres constellations déjà en place : « CO3D va rejoindre une famille Airbus déjà riche de plusieurs satellites avec Pléiades déjà en orbite et Pléiades Neo qui arrivent. » Cette complémentarité devrait ainsi offrir une capacité de revisite très importante.
Le dirigeant voit déjà plus loin : « Nous pensons en faire beaucoup d’autres, avec des constellations de plusieurs dizaines satellites sur la base de ce concept qui permettront d’avoir des temps de revisite de l’ordre de quelques dizaines de minutes. Cela changera le paradigme de l’espace qui ne deviendra plus stratégique mais tactique.»
Production en série
Au-delà de l’intérêt opérationnel, Jean-Marc Nasr voit sans doute dans les constellations un intérêt industriel. Comme le déclarait il y a quelques mois Tim Deaver, directeur des Programmes spatiaux américains au sein d’Airbus Defence & Space, le groupe européen « a déjà co-investi plusieurs centaines de millions de dollars dans la technologie de production en grande série et la gestion de la chaine logistique et d’approvisionnement pour construire de grandes constellations de petits satellites ».
C’est notamment le cas à Toulouse, avec une chaîne d’assemblage conçue pour la production de petits satellites en série et à cadences élevées. Celle-ci a été mise en place à l’occasion de la fabrication des dix premiers exemplaires de OneWeb. Ceux-ci sont désormais en orbite et l’usine américaine d’Exploration Park (Floride) a pris le relais pour les 600 autres satellites de la constellation. Il faut donc remplir cette chaîne d’assemblage toulousaine et Airbus cherche en effet des opportunités.