C’est désormais une réalité, les six premiers satellites de OneWeb sont désormais dans l’espace. Ils ont été mis en orbite le 27 février. C’est un premier pas pour cette constellation de télécommunication, qui doit compter environ 650 satellites d’ici 2020, dans le but de réduire la fracture numérique à travers le monde.
Le déploiement des satellites OneWeb F6 a été réalisé à l’aide d’un lanceur Soyouz (vol VS21), opéré par Arianespace. Il a décollé à 21h37 UTC du Centre spatial guyanais (CSG) de Kourou pour les amener en orbite terrestre basse (LEO), à environ 1 000 km d’altitude. La séparation des deux premiers satellites est intervenue après 1h03 de vol, et après 1h22 pour les quatre suivants.
Ce premier lancement en appelle d’autres. Le contrat signé en juin 2015 entre OneWeb et Arianespace en prévoit vingt de plus d’ici 2020, tous sur Soyouz. Ils partiront du CSG de Kourou, mais aussi des cosmodromes de Baïkonour (Kazakhstan) et de Vostochny (Russie), avec une trentaine de satellites à la fois.
Déploiement à grande échelle
OneWeb espère ainsi un déploiement très rapide de sa constellation de petits satellites (148 kg pour les OneWeb F6). Elle s’appuie pour cela sur une capacité de production prévue pour aller jusqu’à 40 exemplaires par mois. Si les dix premiers satellites ont été assemblés à Toulouse par Airbus Defence & Space dans le cadre de OneWeb Satellites – coentreprise créée avec OneWeb en 2015 – les suivants doivent être réalisés dans une toute nouvelle usine américaine à Exploration Park, en Floride. Pas moins de 85 millions de dollars y ont été investis, mais celle-ci n’est pas encore opérationnelle.
Lancé en 2014 par Greg Wyler, fondateur et président exécutif, le projet OneWeb doit fournir une capacité initiale en 2020 afin de réaliser des démonstrations commerciales, avant d’être pleinement opérationnel en 2021. La constellation est pour l’instant dimensionnée avec 648 satellites, ce qui permettrait d’assurer une couverture mondiale. OneWeb envisage néanmoins d’aller jusqu’à 900 exemplaires en fonction de la demande.
Et c’est là où le bât blesse. La société vient à peine d’officialiser la signature de ses deux premiers contrats, le jour du lancement : l’un avec le fournisseur de services Internet britannique Talia, pour sa plateforme Quika vers l’Afrique et le Moyen-Orient, l’autre avec le fournisseur italien Intermatica, vers l’Europe.
OneWeb va donc devoir mettre les bouchées doubles pour faire de ce projet, pour lequel l’investissement total nécessaire est estimé à environ trois milliards de dollars, une réussite commerciale.