En dix ans, SpaceX s’est imposé comme le principal pourvoyeur de lancements spatiaux. Pas moins de dix-huit Falcon 9 ont ainsi décollé en 2017. En parallèle, la firme d’Elon Musk développe le Falcon Heavy dont le deuxième vol se fait attendre depuis février dernier, la capsule Crew Dragon dérivée du vaisseau cargo Dragon, et le BFR. Face à cette multitude de projets, les ressources humaines et financières tendent à manquer, d’où de nombreux retards et l’appel aux clients privés pour avancer sur le BFR. Celui-ci devra attendre au moins 2023 pour connaître sa véritable première mission : emmener un touriste autour de la Lune.
Le programme n’est en effet pas une priorité pour SpaceX, au contraire des nombreuses missions pour la NASA et la sécurité nationale américaine, qui assurent la pérennité de la société. Elle est également secondaire face aux demandes des opérateurs de satellites. Une situation qu’Elon Musk a largement admise lors de la présentation de la dernière version du BFR, le 18 septembre.
La NASA avant tout
« Ce n’est qu’une petite partie des ressources de SpaceX, certainement moins de 5 %, qui est actuellement consacrée au BFR, a-t-il déclaré. Cela va changer de manière significative dans les années à venir, mais la grande majorité de nos ressources sont consacrées au lancement de satellites, au transport de fret à bord de l’ISS et notre priorité absolue est la mission habitée pour la NASA l’an prochain. »
« Nous espérons un vol d’essais de la capsule Dragon 2 [ou Crew Dragon, qui doit ravitailler l’ISS dans le cadre du Commercial Crew Program de la NASA, NDLR] en décembre et un vol habité l’an prochain, avec un peu de chance au second trimestre, a-t-il poursuivi. Si cette mission est un succès, ce qui est assez fondamental pour le futur de SpaceX, nous basculerons la majorité de nos ingénieurs vers de nouveaux développements pour le BFR, probablement d’ici la fin de l’année prochaine. »
Coûts variables
Interrogé sur le coût du programme, Elon Musk a déclaré : « C’est un peu dur de dire combien coûte le développement du système BFR. Je pense que c’est à peu près cinq milliards de dollars, ce qui serait vraiment une petite somme pour un projet de cette nature. Je ne pense pas que ce sera plus de dix ou moins de deux. »
Relativement enclin aux remerciements au cours de cette session, il a répété tout du long à quel point « les clients privés étaient incroyablement utiles pour financer le développement du lanceur ». Il saluait ainsi Yusaku Maezawa, qui a réservé le premier vol orbital lunaire pour lui et une poignée d’artistes. Elon Musk n’a pas pour autant dévoilé le montant payé par le milliardaire japonais, dont une partie a déjà été encaissée.