C’est fait ! Après une longue gestation depuis 2015, les quatre pays partenaires lancent enfin le projet Eurodrone. Airbus et l’OCCAR (Organisation Conjointe de Coopération en matière d’Armement) ont signé le contrat portant sur le développement et la production de 20 systèmes (soit 60 drones MALE) et le maintien en condition opérationnelle initial associé pendant 5 ans. Le montant total du contrat s’élève à 7,1 milliards d’euros. La division allemande d’Airbus Defence and Space agit en tant que maître d’oeuvre du programme au nom des trois principaux sous-traitants, à savoir Airbus Defence and Space S.A.U en Espagne, Dassault Aviation en France et Leonardo en Italie.
Comme prévu, le programme MALE RPAS (Medium Altitude Long Endurance Remotely Piloted Aircraft System) comprendra initialement 20 systèmes complets (chacun comportant 3 drones de surveillances et deux stations de contrôle) qui seront livrés aux pays partenaires : la France (4 systèmes), l’Allemagne (7 systèmes), l’Italie (5 systèmes) et l’Espagne (4 systèmes). La France prévoit cependant d’acquérir jusqu’à 8 systèmes à plus long terme.
« Cette signature lance le développement d’un des plus ambitieux programmes de défense européen. L’Eurodrone est le fruit d’une collaboration étroite entre l’industrie, l’OCCAR et les nations clientes. Ce programme donnera naissance au système de drone le plus avancé de sa catégorie, générera plus de 7 000 emplois hautement qualifiés et renforcera la souveraineté de l’industrie européenne, son savoir-faire et la coopération entre les États », a déclaré Mike Schoellhorn, CEO d’Airbus Defence and Space.
« Ce contrat témoigne de la détermination des nations européennes et de leurs partenaires industriels à atteindre les objectifs politiques et à relever les défis technologiques qui assureront la souveraineté européenne en matière de défense. Des programmes innovants reposant sur de solides bases technologiques garantiront l’autonomie stratégique de l’Europe en offrant de nouvelles alternatives à l’acquisition de produits sur étagère non européens. Porté par une vision commune et une approche pragmatique, l’Eurodrone s’appuie sur les meilleures compétences et expertises internes de chaque entreprise », a pour sa part annoncé Éric Trappier, PDG de Dassault Aviation.
« L’annonce faite aujourd’hui marque une étape importante pour les pays européens et renforce la détermination des partenaires industriels qui s’engagent à relever les défis associés au développement d’un programme de défense et de sécurité européen stratégique complexe. L’Eurodrone fournira aux forces armées des systèmes opérationnels souverains et de haute performance. Élément clé de l’industrie de défense européenne, il offre une occasion unique de valoriser le savoir-faire et les capacités technologiques acquises dans le cadre de programmes militaires en coopération européenne depuis plusieurs décennies. L’Eurodrone permettra de maintenir les compétences et les emplois clés en Europe en fournissant aux armées des systèmes opérationnels performants et indépendants pendant de nombreuses années », a déclaré pour sa part Lucio Valerio Cioffi, le Directeur général de Leonardo.
Pour rappel, le futur drone male européen pouura effectuer des missions de renseignement, de surveillance, d’acquisition de cibles et de reconnaissance (ISTAR) ainsi que de opérations de sécurité intérieure. Il affichera une longueur de 16 mètres, une envergure de 30 mètres et une hauteur de 6 mètres pour une masse au décollage de 10 tonnes. Son autonomie pourra aller jusqu’à 40 heures de vol et sa vitesse maximale atteindra les 500 km/h. Il remplacera en France les actuels drones MQ-9 Reaper acquis auprès de General Atomics aux États-Unis.
Le premier drones MALE RPAS effectuera son vol inaugural en 2026. Les premières livraisons sont quant à elles attendues pour 2028.