Le résultat était connu d’avance, il ne manquait que le score exact. Dans le match que se sont livrés Airbus et Boeing en 2019, l’avionneur européen l’a emporté avec 863 livraisons. Son concurrent américain n’a pas encore publié ses chiffres définitifs, mais il ne devrait pas dépasser les 400 unités au vu de son score fin novembre (seulement 345 appareils livrés lors des 11 premiers mois de l’année). Il faut dire que l’exclusion du 737 MAX dès le mois de mars a largement faussé le résultat. Cela n’enlève rien à la performance d’Airbus, qui récupère la place de numéro un mondial pour la première fois depuis 2011. Loin de relâcher la pression, le constructeur européen a battu son record de livraisons, avec une croissance de 8% par rapport à 2019. Malgré tout, il n’a que partiellement rempli ses objectifs sur la saison.
Pour comprendre cette situation, il faut se rappeler que les objectifs de livraisons d’Airbus ont varié au cours de l’année écoulée. Conformément à ce qu’il avait établi fin octobre, le constructeur a bien franchi la barre des 860 appareils livrés en 2019. De ce côté, le contrat est donc rempli. Pour autant, cet objectif est inférieur à celui qui avait été annoncé plus tôt dans l’année, en février, lors des résultats annuels. Le groupe prévoyait alors de livrer entre 880 et 890 appareils commerciaux.
La cabine ACF limite le résultat
Cette révision à la baisse en cours d’exercice est principalement due aux difficultés rencontrées par Airbus pour assurer la montée en cadence de sa famille A320 à 60 exemplaires produits par mois (avec l’objectif de passer à 63 en 2021). Christian Scherer, directeur commercial d’Airbus, s’était exprimé à ce sujet en décembre dernier : « Nous avons constaté un léger dérapage des livraisons, plus précisément sur l’A321neo, en particulier pour les avions équipés de la cabine ACF (Airbus Cabin Flex) qui est victime de son succès. » Le plus grand appareil de la famille A320neo est en effet devenu l’un des best-sellers du constructeur ces dernières années.
« Nous avons trébuché dans l’industrialisation de la montée en cadence de cette nouvelle cabine, mais cela reste un problème mineur », avait alors tenté de tempérer Christian Scherer. Mais force est de constater que cela entraîné des retards de livraisons qu’Airbus n’a pas pu rattraper. Le constructeur va devoir rapidement rétablir la situation, d’autant qu’en 2020 la cabine ACF, qui était jusqu’ici proposée en option, deviendra standard sur tous les A321neo.
Les A320neo en haut de l’affiche
Les monocouloirs ont tout de même constitué la très grande majorité des livraisons en 2019. Le détail n’est pas encore connu, mais le seuil des 646 exemplaires, atteint l’an dernier, devrait être franchi. Près de 580 appareils avaient déjà été livrés fin novembre, et il est de coutume d’assister à une accélération lors du dernier mois de l’année. La famille A320neo a été le principal vecteur de cette croissance, tandis que celle A320ceo s’est un peu plus rapprochée de la fin de sa production qui devrait intervenir l’an prochain.
Pour les bicouloirs, l’A350 constitue le gros des livraisons avec pour la première fois plus d’une centaine d’appareils remis à leurs clients. Suivent l’A330ceo/neo avec une cinquantaine d’exemplaires et l’A380 avec une demi-douzaine.