Cette stratégie de préservation de la réserve de commandes (backlog) opérée par les constructeurs d’avions d’affaires contraste avec les années précédentes. Après la bulle de 2007 et la crise qui s’en suivit en 2008, tous les avionneurs avaient attendu au moins 2009 pour abaisser leur niveau de production. Ils étaient ensuite repartis à la hausse dès 2011, malgré la faiblesse des ventes.
Embraer et Dassault, encore grisés par les années exceptionnelles (2004-2007) avaient même continuer à accroître leur nombre de livraisons jusqu’en 2010, avant de faire machine arrière.
Fort de ces expériences, chacun semble aujourd’hui décidé à attendre un véritable rétablissement durable du marché avant de se remettre à livrer fortement. A titre indicatif, 1 855 jets et turbopropulseurs étaient livrés en 2008 contre 1 243 l’an dernier. Pour les seuls jets, le rapport est supérieur à 2 pour 1. Et cette année, comme la suivante, se profile sur des bases identiques.
Bombardier est sans doute l’exemple le plus parlant. Alors que le constructeur canadien livrait environ 200 avions en 2014 et 2015, il est passé à 163 l’an dernier. Cette année, l’objectif est historiquement bas avec seulement 135 machines prévues. C’est du jamais vu depuis 2004.
La tendance est la même chez Embraer, qui est passé de 49 livraisons au premier semestre 2016 à 39 pour la même période cette année. Dassault, Cessna (Textron Aviation) et Gulfstream maintiennent quant à eux le même niveau de production.
Retrouvez le quatrième épisode lundi 23 octobre