« En 2021, nous sommes passés du redressement à la reconstruction », a annoncé David Calhoun, le PDG de Boeing. Bien que toujours mouvementée et difficile pour l’avionneur, cette dernière année a en effet vu l’amorce de la reprise dans le transport aérien, l’accélération des livraisons de 737 MAX et une demande stable dans les secteurs de la défense, du spatial et des services. Le signe le plus significatif est que Boeing a réussi à générer un flux de trésorerie positif au quatrième trimestre, pour la première fois depuis 2019.
Sur l’année, Boeing a enregistré un chiffre d’affaires de 62,2 milliards de dollars, en hausse de 7%. Il a été porté par un meilleur bilan de la division Avions commerciaux, dont le chiffre d’affaires a augmenté de 21% sous l’effet de la reprise des livraisons de 737 MAX et malgré la suspension de celles de 787. La perte opérationnelle a été divisée par quatre à 2,9 milliards de dollars et la perte nette par cinq à 4,3 milliards de dollars.
L’activité Défense et spatial est restée stable sur l’année, sans variation majeure du chiffre d’affaires (26,5 milliards de dollars) ni du résultat opérationnel sur l’année (1,5 milliard de dollars). La performance a toutefois été entachée par une charge de 402millions de dollars sur le programme KC-46A.
Les recettes dans les services ont de nouveau pu augmenter de 5% en 2021 à 16,3 milliards de dollars mais c’est le résultat opérationnel qui à fait une remontée importante et a plus que quadruplé sur l’année, grâce à la remise en service des flottes de compagnies aériennes dans le monde et un mix plus favorable.
Selon l’avionneur, 2022 devrait être rythmée par trois grandes périodes. Tout d’abord, Boeing s’attend à la reprise des livraisons de Dreamliner – ce qui lui permettra de pouvoir raugmenter ses cadences de production, actuellement à moins de deux appareils par mois. Il a pourtant reconnu que les travaux avec la FAA pour améliorer la qualité sur les 787 sont plus longs que prévu et vont occasionner des coûts supplémentaires de deux milliards de dollars, en plus d’une charge de 3,5 milliards de dollars déjà comptabilisée au quatrième trimestre 2021. En parallèle, le 737 MAX devrait faire son retour en vol en Chine et les livraisons dans le pays pourraient reprendre au premier trimestre. Par la suite, la grille de performance financière devrait commencer à s’améliorer, le mix de livraisons devenant plus favorable. Enfin, au cours du second semestre, l’amélioration des performances s’accélérera.
Ainsi, le chiffre d’affaires devrait augmenter en 2022 et le flux de trésorerie devrait redevenir positif sur une base annuelle, avec un premier trimestre encore difficile. Boeing s’attend également à ce que le redressement se poursuive en 2023, avec un bilan encore meilleur à cet horizon.
La question qui va se poser pour l’avionneur dans les prochains mois sera celle de la capacité des fournisseurs à suivre l’augmentation des cadences de production. Pour le moment, Boeing assure ne pas rencontrer de problème à ce niveau. Mais la demande pour les monocouloirs va lui permettre de passer de 26 appareils assemblés chaque mois actuellement à 31 dans les prochaines semaines. La possibilité et le calendrier d’une nouvelle accélération sont à l’étude. De même, lorsque les livraisons de Dreamliner reprendront, l’objectif est de retrouver une cadence de cinq appareils par mois. Quant au programme 777, il devrait atteindre un niveau de production de trois appareils par jour cette année. La question de l’approvisionnement risque donc de devenir centrale.
Le carnet de commandes de la division Avions commerciaux a de nouveau pris de la valeur, passant de 282 milliards de dollars en 2020 à 297 milliards de dollars en 2021. Il est resté stable dans la défense et le spatial, à 60 milliards de dollars, tout comme dans l’activité services, à 20 milliards de dollars.