La situation reste toujours aussi complexe chez Boeing. Alors que l’avionneur se prépare à publier ses résultats trimestriels à la fin du mois, il a déjà présenté le bilan de ses livraisons sur le trimestre, et il n’est pas si mauvais, compte tenu du contexte. En revanche, les nouvelles sont moins réjouissantes du côté de la grève menée par les sections 751 et W24 du syndicat des machinistes IAM puisque les négociations ont été interrompues.
Au troisième trimestre, Boeing annonce avoir livré 116 appareils (contre 92 au deuxième trimestre), répartis entre 92 737 MAX, six 767, quatre 777 et quatorze 787. Sur le seul mois de septembre, 33 appareils ont été remis à leur compagnie, malgré le lancement de la grève du syndicat IAM le 13 septembre et l’arrêt de la production sur les chaînes 737 MAX, 767 et 777 à Renton et Everett – pour rappel, la production du 787 a été transférée à Charleston, où les employés ne sont pas syndiqués. Mais Boeing dispose d’un inventaire important d’appareils déjà produits à livrer, ne nécessitant que des remises à jour ou des modifications.
Malgré tout, le niveau des livraisons reste inférieur à celui de 2023. Depuis le début de l’année, 291 appareils ont ainsi été remis à leurs clients. Boeing indique également que le niveau des commandes brutes atteint 315 appareils depuis le début de l’année (dont 65 sur le troisième trimestre), un niveau ramené à 121 commandes nettes en comptant les annulations et les contrats à l’issue incertaine.
Les perspectives de retrouver un rythme de production normalisé apparaissent par ailleurs bouchées. Boeing et IAM, qui représente 33 000 salariés, ont annoncé l’échec de nouvelles négociations encadrées par un médiateur fédéral et le retrait de la dernière offre formulée unilatéralement par Boeing le 23 septembre. Quand IAM affirme que ses membres ont jugé que cette offre finale de la direction n’était pas assez bonne, Boeing rétorque que le syndicat a « formulé des exigences non négociables qui dépassent de loin ce qui peut être accepté si nous voulons rester compétitifs en tant qu’entreprise ».
« Dans ces conditions, la poursuite des négociations n’a pas de sens à ce stade », a conclu Stephanie Pope, la directrice générale de Boeing Commercial Airplanes.