Le programme CSeries a quitté le stade du développement. Dans la foulée de la certification par l’EASA le 16 juin, le premier CS100 de série a en effet été livré le 29 juin à Swiss, faisant entrer Bombardier de plain pied dans la phase de production. Il se sera passé huit ans entre le lancement du programme avec la commande du groupe Lufthansa et l’entrée en service.
Celle-ci est toujours prévue pour le 15 juillet, sur la liaison Zurich – Paris CDG. Au fur et à mesure que la flotte augmentera, les CS100 remplaceront les Avro RJ100 de Swiss vers Manchester, Prague ou Budapest, puis sur le reste du réseau, tout en augmentant les capacités de la compagnie.
Cela fait plus de dix ans que Bombardier réfléchit au CSeries mais le lancement du programme avait été plusieurs fois reporté, faute de clients. Celui-ci a finalement eu lieu en juillet 2008 au salon de Farnborough, avec un premier engagement du groupe Lufthansa pour trente appareils fermes et trente options. Un engagement qui n’a jamais fléchi depuis.
Pourtant, le développement n’a pas été un long fleuve tranquille. Bombardier a peiné à enregistrer des commandes pour son nouvel appareil, notamment en raison de la tendance des compagnies à acquérir des monocouloirs plus gros et du lancement des programmes Neo et MAX chez Airbus et Boeing, qui ont réduit l’écart de performances entre leurs familles A320/737 et les tout nouveaux CS100/CS300 de Bombardier. Le programme a également pris trois ans de retard (le premier CS100 devait initialement être livré en 2013). Autant de difficultés qui ont mis le CSeries en péril jusqu’au sauvetage en urgence par le gouvernement québécois.
Mais même si ces problèmes ne sont pas bien loin, l’heure est à la célébration et aux louanges chez Bombardier et Swiss, d’autant que l’appareil surpasse son cahier des charges. « Swiss est fière d’être la première société aérienne à devenir propriétaire d’un avion CSeries, l’avion le plus récent, le plus novateur et le plus évolué sur le plan technologique dans le monde entier. L’avion a performé de façon exceptionnelle durant ses vols d’acceptation, comme prévu », s’est félicité Thomas Klühr, le PDG de la compagnie.