Dassault Aviation vient d’inaugurer officiellement son nouveau pôle MRO dédié à ses avions civils à Bordeaux-Mérignac. Mais l’avionneur français entend bien également poursuivre le développement de l’ensemble du site le plus rapidement possible, conformément au plan de transformation visant à améliorer son efficacité industrielle.
Dassault Falcon Service (DFS), la filiale de Dassault Aviation spécialisée dans les services destinés aux opérateurs de jets d’affaires Falcon, a inauguré officiellement le 10 novembre dernier son nouveau centre MRO implanté sur la plateforme de Bordeaux -Mérignac. La cérémonie officielle était présidée par Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation, en présence de nombreuses personnalités parmi lesquelles Alain Juppé, maire de Bordeaux et président de Bordeaux Métropole.
Comme l’a souligné Éric Trappier, le nouveau site de Dassault Falcon Service à Mérignac est sorti de terre en à peine une année, avec la pose de la première pierre en octobre 2015 et sa livraison en septembre dernier. Pour Dassault Aviation, la mise en service de ce second centre de maintenance en France après celui du Bourget n’est évidemment pas le fruit du hasard. Le site vient en effet accompagner l’arrivée des premières grandes visites de maintenance programmées du Falcon 7X, dont plus de 250 exemplaires sont désormais en service. Le triréacteur long-courrier de Dassault avait été, rappelons-le, certifié en avril 2007. Les grandes visites (C-check), qui sont effectuées en près de 2 mois, sont en effet requises avec un intervalle de l’ordre de huit ans d’opération pour le 7X.
Un double hangar flambant neuf de 7 200 m2 vient ainsi de voir le jour entre l’usine historique de Dassault Aviation et les installations de Sabena technics au nord de la plateforme aéroportuaire. Fruit d’un investissement de 20 millions d’euros, le nouveau pôle MRO de DFS à Mérignac pourra ainsi accueillir jusqu’à 6 Falcon de grande dimension simultanément, c’est-à-dire les Falcon 7X, 8X et bientôt 5X.
Mais le nouveau centre MRO de Dassault Falcon Service à Mérignac participera aussi à maintenir la navigabilité d’une flotte qui ne cesse de croître, et ce sur tous les continents. Sur les quelque 2 100 avions d’affaires de la gamme Falcon actuellement en service, près du quart sont d’ailleurs basés en Europe. Sans parler de l’activité Dassault Aviation Training qui participe à la formation des mécaniciens sur la gamme d’avions d’affaires de l’avionneur.
Jean Kayanakis, le Directeur général de DFS, a d’ailleurs rappelé que sa filiale avait vu le jour en 1967 au Bourget pour accompagner la mise en service opérationnelle du tout premier avion d’affaires de Dassault, le Mystère 20, lui-même sorti peu de temps auparavant de l’usine de Mérignac. « Cinquante ans plus tard, la boucle est bouclée. DFS rejoint la région Aquitaine, berceau des Falcon, pour mieux tirer parti de l’établissement de Mérignac » (Lire aussi l’article : Dassault Falcon Service mise plus que jamais sur le service client).
Le nouveau site est déjà en activité avec un premier Falcon 7X révisé et relivré à son propriétaire il y a un peu moins de trois semaines. Deux autres triréacteurs long-courriers sont également en cours d’entretien à Mérignac. Le site peut d’ores et déjà accueillir jusqu’à 4 appareils simultanément, mais sera bientôt prêt pour en accueillir deux de plus, au fur et à mesure de l’augmentation des effectifs de la nouvelle structure qui devra atteindre les 70 personnes à terme. Pour Jean Kayanakis, le nouveau site de DFS permet d’intervenir sur les avions Falcon « avec le niveau de qualité, l’expertise technique et réglementaire des équipes Dassault ».
Le patron de DFS a également précisé qu’il venait d’entamer les démarches auprès des autorités chinoises (CAAC) avec un premier audit visant à pouvoir accueillir un premier avion immatriculé en Chine dans les toutes prochaines semaines.
Le site de Dassault Aviation de Mérignac va aussi continuer à s’étendre
Mais Éric Trappier a aussi profité de l’inauguration officielle des nouvelles installations de DFS pour annoncer que le site industriel de l’avionneur allait continuer à se développer, conformément au plan de transformation de l’entreprise lancé un peu plus tôt dans l’année et qui vise à améliorer son efficacité industrielle.
« À Mérignac nous avons un besoin de rapprocher un certain nombre de nos services tertiaires, la maintenance, pour être aux côtés de nos clients, mieux les satisfaire, un gage pour avoir aussi de nouvelles commandes » a précisé le PDG de Dassault Aviation. « Nous devons rapprocher ceux qui conçoivent des avions et ceux qui les fabriquent, c’est un cercle vertueux de retour d’expérience entre le dessin et la production, créer des équipes multidisciplinaires pour être capables, ensemble, de préparer le futur » a-t-il annoncé.
Éric Trappier n’a pas voulu s’étendre sur le nombre de salariés qui pourraient rejoindre le site de Mérignac ni à quelle échéance, indiquant cependant que cela se ferait sur la base du volontariat et que le développement du site pourrait être rapide. « J’ai du terrain autour de l’usine de Mérignac ; pour le nombre de personnes, nous sommes en train de l’étudier ».
« Cela fait partie du volet culturel de notre plan de transformation, être plus proche de l’avion. Nous faisons beaucoup de numérique et nous allons poursuivre la digitalisation de l’entreprise, mais avant toute chose, nous avons besoin d’avoir des équipes qui voient comment nos avions volent, comment améliorer les performances, la qualité. C’est le monde réel ! » a-t-il ajouté.