Le programme Falcon 8X, nouveau triréacteur à très long rayon d’action de Dassault Aviation (6450 nm – 12 000 km) poursuit avec succès son introduction sur le marché depuis sa mise en service le 5 octobre dernier. « L’appareil se révèle extrêmement populaire parmi les clients » s’est réjoui Éric Trappier, le PDG de Dassault Aviation lors de la conférence de presse de l’avionneur qui s’est tenue à Genève à la veille de l’ouverture du salon EBACE. « Nous nous attendons vraiment à ce que le Falcon 8X soit un moteur de nos ventes » a-t-il annoncé.
« Le 8X est arrivé sur le marché avec des systèmes totalement mûrs et un niveau de fiabilité opérationnel exceptionnel » a-t-il ajouté, rappelant également que le nouvel appareil venait d’être agréé pour pouvoir opérer depuis la plateforme de London City Airport, connu pour ses approches à forte pente (5,5°) et ses restrictions antibruit, avec une modification spécifique du logiciel de commandes de vol.
Le Falcon 8X vient également de décrocher une nouvelle certification pour des opérations par vent de travers plus intense (vent traversier de 30 noeuds soutenu, rafales à 40 noeuds). Le système HUD optionnel FalconEye, qui combine la vision synthétique et la vision améliorée (caméras thermiques) est quant à lui aussi opérationnel sur le 8X depuis le mois d’avril. « Presque tous les clients du Falcon 8X ont signé pour le nouvel HUD FalconEye » a précisé Éric Trappier.
Le nouveau vaisseau amiral de Dassault a désormais été livré sur tous les principaux marchés de l’aviation d’affaires et sera également bientôt introduit en Asie. Olivier Villa, Directeur Général des Avions Civils de Dassault a précisé que l’appareil de série n°40 était déjà en cours d’assemblage final à Mérignac alors que l’avion n°28 était actuellement en train de recevoir son aménagement intérieur chez Dassault Falcon Jet à Little Rock (Arkansas).
Olivier Villa a également révélé qu’une offre baptisée « Exclusive package » venait d’être lancée pour le Falcon 8X, combinant tout d’abord la configuration de cabine « large entryway », aujourd’hui la plus populaire parmi les clients, et qui permet d’accueillir une longue cuisine à droite et de disposer d’une zone privatisable à gauche pouvant servir d’espace de repos pour l’équipage avec un lit. Cette configuration est alors accompagnée de différents équipements jusqu’ici proposés de façon optionnelle comme une liaison satellitaire en bande Ka, le système HUD FalconEye, un double EFB proposant la suite logicielle FalconSphere et des volets de hublots actionnés électriquement. Il s’agit ici de proposer une solution qui pourra ainsi être mis en oeuvre plus rapidement lors de l’aménagement de la cabine. À noter que Dassault vient également d’ajouter l’antenne JetWave de Honeywell pour sa connectivité en bande Ka (GX), et ceux pour l’ensemble de sa gamme.
Une conjoncture toujours difficile pour l’aviation d’affaires
Le PDG de Dassault Aviation est également revenu sur la conjoncture que traverse actuellement le secteur de l’aviation d’affaires. Depuis la dernière édition de la convention NBAA à Orlando, la situation reste « pratiquement inchangée, avec une forte guerre des prix, une faible valeur résiduelle des avions sur le marché de l’occasion et une faible demande sur une grande partie du marché ».
Éric Trappier a cependant noté des améliorations en Europe du Nord, en Russie et en Chine, mais à l’inverse de nouvelles incertitudes sont apparues aux Etats-Unis (réforme fiscale) et au Mexique, le Brésil traversant toujours pour sa part une crise économique persistante. « Nous avons cependant constaté une amélioration aux États-Unis à la suite des élections présidentielles, en particulier pour les Falcon 2000 et 900LX » a-t-il précisé.
Le PDG de Dassault se veut cependant « confiant dans l’avenir de notre industrie et dans l’avenir de nos activités d’avions civils » a t’il annoncé, rappelant que l’avionneur s’était lancé dans un plan de transformation destiné à améliorer son efficacité industrielle, en regroupant notamment certaines activités à Mérignac, en spécialisant des sites et en poursuivant la digitalisation de l’entreprise.
Il s’est également montré particulièrement confiant quant à de nouveaux contrats à l’export du Rafale. « Les perspectives pour des commandes supplémentaires sont bonnes » a-t-il annoncé. On pense évidemment à une nouvelle tranche en Inde et à la Malaisie. Pour Éric Trappier, les ventes d’appareils militaires sont d’ailleurs d’autant plus importantes qu’elles produisent également des avancées technologiques pour la gamme Falcon, tout en compensant aujourd’hui le ralentissement des ventes d’avions d’affaires.
Éric Trappier est d’ailleurs revenu brièvement sur le futur programme Falcon actuellement en phase d’étude préliminaire, indiquant simplement que sa définition pourrait être réalisée avant la fin de l’année. À la question d’un journaliste souhaitant savoir si le nouveau jet d’affaires serait baptisé Falcon 6X, le PDG de Dassault Aviation a répondu avec humour que ce serait une très bonne idée, tout comme peut-être 9X, 10X ou 4X.
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