Alors que ses appareils commerciaux sont dans la tourmente, Bombardier tente de se rassurer avec ses avions d’affaires. Plus précisément, le constructeur canadien s’appuie sur le renouvellement de sa famille haut de gamme Global pour sortir la tête de l’eau. Il a profité du salon Ebace, qui se tient du 21 au 23 mai à Genève en Suisse, pour faire le point sur ses programmes Global 5500 et 6500, lancés il y a tout juste un an et actuellement en cours de développement.
Le principal motif de satisfaction vient du Global 6500. Une fois n’est pas coutume, l’avionneur est dans les temps et l’avion se rapproche de sa certification. Michel Ouellette, vice-président principal de la Gestion de programmes et de l’Ingénierie de Bombardier Avions d’affaires, a confirmé qu’elle était toujours « prévue pour la fin de l’année, comme promis l’an dernier ». Il faut néanmoins préciser – comme c’est de plus en plus souvent le cas – que le Global 6500 est avant tout un dérivé du Global 6000, tout comme le Global 5500 est une évolution du Global 5000.
Essais bientôt achevés
« Quatre-vingt-dix pour cent de nos essais en vol sont achevés, a poursuivi Michel Ouellette. Le premier prototype de vol, FTV1, est désormais retiré du service après avoir accompli ses missions. Il a permis de valider les performances de l’appareil en croisière et en montée, sa maniabilité, ses capacités de décollage et d’atterrissage… C’est un important accomplissement pour le programme. »
Les essais se poursuivent au centre d’essais américain de Bombardier à Wichita (Kansas) avec le FTV2. Le second prototype travaille actuellement à valider les performances approfondies des moteurs, dont la consommation spécifique de carburant (SFC), le système d’air, le comportement par vent de travers, etc. Et les résultats semblent satisfaire Michel Ouellette.
Bombardier se prépare donc pour la mise en service de son avion. Un premier appareil de série a été livré par la chaîne d’assemblage de Toronto (Ontario) au centre de finition Laurent Beaudoin à Montréal (Québec). Il y reçoit actuellement son aménagement intérieur, dont les sièges et la chaise méridienne de la gamme Nuage, spécialement conçue pour les Global 5500 et 6500. « L’installation se passe très bien », a une nouvelle fois affirmé Michel Ouellette.
En ce qui concerne les moteurs, Dirk Geisinger, directeur de l’Aviation d’affaires chez Rolls-Royce, a annoncé que le moteur Pearl 15 était lui aussi dans les temps. Il a indiqué que les essais au niveau des composants avaient été accélérés dans le centre d’excellence du motoriste britannique à Dahlewitz, en Allemagne, et que tout était prêt pour une montée en cadence de la production dans les prochaines semaines. Les premiers moteurs de série ont d’ailleurs déjà été livrés à Bombardier, et ont été montés sur l’appareil actuellement en cours de finition à Montréal. Il ne reste plus qu’à achever leur certification par Transport Canada (en complément de leur homologation EASA en février 2018).
L’entrée en service du couple Global 6500 – Pearl 15 est prévue pour la fin de l’année. © Bombardier
Une famille aux destins divers
Le Global 5500, version raccourcie très similaire du Global 6500, est lui aussi en cours de développement à Wichita. Bombardier s’est montré moins loquace quant à l’état d’avancement du programme, mais la certification est là aussi attendue d’ici la fin de l’année.
De son côté, le Global 7500 poursuit son entrée en service, entamée en décembre 2018. Pour monter en maturité, Bombardier a lancé un appareil sur un circuit mondial il y a quelques mois. Il a ainsi volé plus de 350 heures et parcouru près de 200 000 km. Sur le plan industriel, la montée en cadence a été amorcée et Michel Ouellette a indiqué que tous les appareils devant être livrés cette année sont désormais en cours de production.
En revanche, Bombardier s’est encore abstenu de parler du Global 8000, laissant de nouveau planer l’incertitude quant à son avenir. Conçu pour venir compléter la famille avec un rayon d’action record de près de 15 000 km, il devait originellement entrer en service un an après le Global 7000 – devenu depuis le Global 7500 à la faveur d’une autonomie accrue.
En dehors de la famille Global, Bombardier semble moins enclin à faire évoluer significativement ses gammes inférieures Challenger et Learjet, malgré quelques évolutions. Le constructeur a amélioré les performances sur pistes courtes de son Challenger 350 en travaillant sur les gouvernes et le freinage. L’avion peut ainsi emporter plus de carburant et parcourir jusqu’à 2 800 km de plus au départ de ce type de terrain. Enfin Michel Ouellette a annoncé que le Learjet 75 doté d’une nouvelle avionique Garmin G5000 sera disponible en fin d’année.