Les jours du SSJ 100 chez Interjet sont comptés. La compagnie mexicaine serait en effet en négociation avec Sukhoi Civil Aircraft pour revendre sa flotte de vingt-deux Superjet. Son CEO, Jose Luis Garza, a confirmé auprès du magazine britannique FlightGlobal l’information parue dans le journal mexicain Milenio le 6 septembre, ajoutant que les discussions étaient dans leur phase finale.
Jusqu’à récemment, rien ne semblait devoir remettre en cause la place des SSJ 100 chez Interjet. La low-cost affichait sa satisfaction et exposait régulièrement un appareil dans les salons majeurs, par exemple au Bourget. Pour Sukhoi, Interjet était un client hautement symbolique car l’un des rares, avec CityJet, à n’être pas russe et la réification des capacités d’exportation de l’avion régional.
Mais depuis 2017, les problèmes de maintenance se succèdent sur la flotte de SSJ. Ceux-ci sont apparus autour de Noël 2016 lorsque onze appareils avaient dû être immobilisés durant plusieurs jours pour effectuer des réparations, après que des criques de fatigue avaient été découvertes sur des éléments de fixation des stabilisateurs (également chez d’autres opérateurs). En 2017, quatre avions sont également restés au sol en raison d’une pénurie de pièces détachées et ont été « cannibalisés » pour qu’Interjet puisse faire voler le reste de la flotte.
La compagnie mexicaine prévoit de ses concentrer davantage sur des opérations en A320, qui lui permettront en même temps d’optimiser l’utilisation de ses créneaux dans les aéroports saturés. Elle exploite actuellement cinquante A320 (dont trois neo) et treize A321 (dont sept neo), famille grâce à laquelle elle a lancé ses opérations en 2005. Les Superjet ont intégré la flotte à partir de 2013 et sont désormais vingt-deux, dont un cloué au sol. Interjet devait recevoir encore huit exemplaires de l’appareil, conformément à sa commande de 2015.