La Chambre des Représentants américaine (à majorité républicaine) a voté le 17 novembre un texte visant à empêcher la vente d’Airbus et de Boeing à l’Iran en interdisant au Trésor d’accorder aux banques américaines les licences dont elles ont besoin pour financer ces transactions. Le projet de loi serait rétroactif.
Il a toutefois peu de chance d’aboutir à une loi s’il est présenté rapidement au Sénat puisque celui-ci, pour le moment à majorité démocrate, doit l’approuver et que la Maison Blanche a menacé de poser son veto. Il suit toutefois un autre vote de la Chambre des Représentants en faveur d’une prorogation des sanctions économiques envers l’Iran jusqu’en 2026.
La vente de Boeing et d’Airbus à l’Iran avait été débloquée par la signature de l’accord sur le nucléaire entre les 5+1 et l’Iran en 2015, qui prévoyait une levée de ces sanctions économiques contre l’engagement du pays à réformer son programme nucléaire. Depuis, des contrats ont été conclus avec Airbus et Boeing portant sur l’acquisition de 118 Airbus (le premier est prêt à être livré en décembre et bénéficie d’une licence anticipée) et 109 Boeing en direct et en leasing mais ils restent soumis à la capacité de l’Iran à les financer. Or, l’attribution des licences d’exportation des pièces fabriquées aux Etats-Unis et l’autorisation de faire du commerce en dollars avec l’Iran traînent.
Les compagnies iraniennes exploitent aujourd’hui une flotte parmi les plus vétustes du monde et le besoin en renouvellement est d’environ 250 appareils, selon les estimations les plus optimistes du gouvernement iranien. Mais la réouverture du pays est une promesse importante de croissance pour ces compagnies et les besoins en appareils récents pourraient atteindre 500 avions.