Si l’ATR 42-600 vole depuis dix ans, l’accès au très grand marché chinois lui était encore fermé. Ce blocage est désormais levé : l’autorité chinoise de l’aviation civile (CAAC) vient d’approuver le certificat de type de l’appareil, autorisant ses opérations dans le pays. Un sésame attendu depuis longtemps et qu’ATR avait pensé toucher du doigt en 2020, lorsque des vols d’essais avaient été organisés avec les autorités chinoises durant l’été en vue d’une certification en automne.
Cette ouverture ne restera pas lettre morte puisqu’un premier client s’est manifesté. A l’occasion du salon aéronautique de Zhuhai, ATR annonce en effet également une commande ferme par un opérateur du pays qui n’a pas souhaité être identifié mais qui s’est engagé pour trois exemplaires de l’appareil.
« Recevoir la validation du certificat de type de l’ATR 42-600 de la part de la CAAC, ainsi qu’une commande ferme, sont deux réussites majeures qui marquent le retour des turbopropulseurs ATR en Chine. L’ATR 42-600 va véritablement changer la donne », se réjouit Nathalie Tarnaud Laude, présidente exécutive d’ATR.
L’avionneur estime en effet que l’ATR 42-600 est idéal pour ouvrir et tester des routes régionales, tout en limitant leur impact carbone. En ce qui concerne la Chine, Fabrice Vautier, directeur commercial d’ATR, rappelle que 150 projets d’aéroports sont prévus d’ici 2035, ce qui va multiplier les possibilités de liaisons régionales et créer un réseau de liaisons court-courrier à faible flux de passagers, auquel le réseau ferré ne pourra pas forcément répondre de façon viable.
ATR estime que la Chine aura besoin de 280 turbopropulseurs neufs d’ici vingt ans. L’avionneur s’estime bien positionné pour répondre à ce besoin, bien qu’il doive faire face au programme MA600 développé localement, au projet de MA700 (sur la sellette depuis que le Canada refuse un permis d’exportation vers la Chine aux moteurs de Pratt & Whitney) et à la priorité accordée jusqu’ici par les autorités chinoises aux appareils plus capacitaires. Aujourd’hui, les appareils de moins de cent places ne représentent que 2,5 % de la flotte chinoise.