Parfois, il n’est pas nécessaire de chercher midi à 14 h : si Rolls-Royce réalise un bon premier semestre 2017, c’est largement grâce à la bonne forme de ses filières aéronautiques civile et militaire. Le groupe britannique redresse ainsi la barre après un exercice 2016 dans le rouge, avec une perte nette de plus de 4 Md£ sur l’année.
Au premier semestre 2017, Rolls-Royce a publié un chiffre d’affaires de 7,57 Md£ en hausse de 17 % par rapport à la même période en 2016. Le profit opérationnel double à 471 M£ et le résultat net explose littéralement en passant d’une perte de 1,77 Md£ à un bénéfice de 1,58 Md£.
Pour mieux mesurer sa performance opérationnelle, Rolls-Royce préfère se référer à des résultats sous-jacents, hors évènements exceptionnels, certains effets de change, portefeuille de couvertures, etc. Ceux-ci restent largement positifs et permettent d’appréhender la performance du secteur aéronautique.
Le chiffre d’affaires sous-jacent est ainsi de 6,87 Md£. Il progresse de 6 % par rapport au premier semestre 2016 (hors effet de change). Le résultat opérationnel sous-jacent fait plus que doubler et atteint 345 M£, tout comme le profit net sous-jacent, qui atteint 206 M£.
L’aéronautique en pointe
Pendant ce semestre, l’aéronautique civile a renforcé sa place de première activité du groupe. Avec des revenus à hauteur de 3,68 Md£, elle représente désormais 53 % du chiffre d’affaires total. Sa part est en progression grâce à une croissance très dynamique de 14 %. Cette performance est due à la hausse des livraisons de moteurs Trent (+27 %), notamment avec la montée en cadence de l’Airbus A350, mais aussi celle des contrats de service associés. Cela se ressent aussi sur le résultat opérationnel sous-jacent, qui fait plus que tripler à 173 M£.
Cette tendance devrait se poursuivre pour le reste de l’année et probablement en 2018. Rolls-Royce va continuer à bénéficier de la montée en cadence de l’A350-900, mais aussi le démarrage de l’A350-1000. Celui-ci doit entrer en service dans les prochains mois, équipé du nouveau Trent XWB-97. Ce sera aussi le cas en 2018 de l’A330neo – qui doit voler dans les prochaines semaines – avec le Trent 7000, et du Boeing 787-10 avec le Trent 1000 TEN.
L’aéronautique militaire est un peu plus en retrait. C’est la troisième activité du groupe avec 15 % du chiffre d’affaires, soit 1,05 Md£. Elle enregistre un recul de 4 % par rapport au premier semestre 2016, avec une réduction des ventes de moteurs et de services. Une baisse des frais généraux a néanmoins permis d’améliorer le résultat opérationnel sous-jacent de 5 %, à 148 M£. Le secteur, qui était l’un des rares à surnager en 2016, devrait connaître des résultats modérés en 2017. Mais avec une marge opérationnelle de 14 %, l’aéronautique militaire conserve largement son statut d’activité la plus rentable du groupe.
Les autres secteurs connaissent des fortunes diverses. Les systèmes de puissance voient leur chiffre d’affaires progresser de 3 % et s’affirment comme la deuxième source de revenus du groupe (1,23 Md£). Ils triplent leur bénéfice opérationnel sous-jacent, à 66 M£. La branche marine recule de 15 % et creuse son déficit, à -31 M£. Enfin, les revenus du nucléaire progressent de 8 %, et permettent au secteur de basculer dans le vert avec 14 M£ de bénéfices.