Les outils de réalité augmentée sont en en train de révolutionner l’assemblage des sous-ensembles dans l’industrie aéronautique. TESTIA, filiale d’Airbus Group spécialisée dans l’inspection et le contrôle qualité, a déployé depuis l’été dernier son système SART (Smart Augmented Reality Tool) chez Daher à Tarbes, sur l’ensemble des chaînes d’assemblage de larges sous-ensembles pour un grand avionneur français spécialisé dans l’aviation d’affaires.
L’outil de réalité augmentée développé par Airbus Group Innovation et commercialisé par TESTIA prend la forme d’une tablette numérique munie d’une caméra qui superpose les images réelles à celles issues de la maquette numérique afin de détecter rapidement tout écart au niveau des éléments inspectés. Pour Aurélien Cottet, directeur des solutions Mobile de TESTIA, le système SART permet ainsi « d’optimiser les temps d’inspection tout en réduisant le risque des pénalités lié aux écarts de conformité ».
Il rappelle que le système SART a été initialement développé pour répondre à une demande d’uniformisation de la qualité au sein des usines d’Airbus prononcée en 2009. Connu en interne sous l’appellation MiRA, le système a été déployé à partir de 2011 dans les quatre pays d’Airbus Group, aussi bien au niveau des programmes commerciaux que pour les programmes militaires.
« Le système est aujourd’hui installé sur plus de 100 tablettes et est utilisé par un millier de personnes » nous précise-t-il, au niveau de l’assemblage de sous-ensembles en amont mais aussi la phase d’assemblage final des appareils pour lequel « le système est adapté à la géolocalisation précise des éléments ». L’outil de réalité augmentée d’Airbus Group a permis de réduire le temps d’inspection des supports des systèmes de 3 semaines à 3 jours pour certains fuselages des produits du groupe Airbus.
Mais TESTIA ne compte pas s’arrêter là. Selon nos informations, le système intéresserait déjà d’autres industriels de l’aéronautique et notamment aux Etats-Unis.
De plus, un module de projection est également déjà testé dans le Groupe, surimposant ainsi directement la maquette numérique sur l’élément à monter afin d’optimiser les processus de production. Aurélien Cottet identifie également d’autres applications potentielles pour SART comme la maintenance et le désassemblage. « Les scénarios de montage et de démontage peuvent servir à la formation des techniciens, enrichis par leurs expériences au fur et à mesure des années » poursuit Aurélien Cottet. Ce nouveau module intéresse déjà différents clients de TESTIA et il devrait être commercialisé à partir du second semestre.