Gulfstream l’avait annoncé à Ebace, répété au Bourget : le G600 n’est plus qu’à quelques encablures de son entrée en service. Et le dernier jalon majeur vient d’être posé avec l’obtention simultanée des certifications de type et de production pour son nouveau biréacteur d’affaires auprès de la FAA fin juin, soit moins d’un an après son « sister-ship » le G500. Alors que ce dernier avait du retard, le G600 est finalement dans les temps – malgré quelques fluctuations – et devrait enter en service dans les prochains mois. La validation de la certification européenne semble néanmoins plus compliquée.
Avec une certification en 2019, au premier semestre qui plus est, le G600 a respecté le calendrier initial annoncé lors de son lancement officiel en 2014 (le programme était déjà en cours de façon confidentielle depuis plusieurs années). Gulfstream annonçait alors une certification de son appareil entre fin 2018 et mi-2019 pour une entrée en service en 2019.
La situation laisse pourtant un sentiment mitigé. En effet, au vu de la bonne tenue des essais en vol du G600 débutés le 17 décembre 2016, Gulfstream a un temps espéré pouvoir accélérer le programme. Le constructeur américain parlait ainsi d’une homologation en 2018 avec de premières livraisons dès la fin de l’année. Il a finalement dû se résoudre à revenir à son calendrier initial.
Ce sentiment est renforcé par le retard pris pour la certification européenne, qui ne devrait pas intervenir avant septembre. Le constructeur se montre néanmoins confiant et affirme avoir pleinement tenu compte des exigences de l’EASA aussi bien que de celles de la FAA.
Programme abouti
Quoiqu’il en soit, c’est un développement de grande envergure qui s’achève avec pas moins de 100 000 heures de simulations diverses et 3 200 heures d’essais en vol. Pas moins de cinq prototypes ont été employés. Il faut y ajouter le travail qui avait déjà été fait sur le G500, avec qui le G600 partage beaucoup : planche de bord Symmetry, manches latéraux à contrôle actif (ACS), moteurs (Pratt & Whitney PW814GA et PW815GA), systèmes cabine, etc.
Enfin, Gulfstream a confirmé les performances améliorées de son appareil, telles que présentées fin 2017. Le G600 sera capable de franchir 6 500 nm (12 038 km) à Mach 0,85 avec huit passagers et quatre membres d’équipage. C’est 300 nm de plus qu’annoncé lors du lancement du programme en 2014. Et à Mach 0,90, l’avion peut encore parcourir 5 500 nm (10 186 km), sachant que son mach maximum opérationnel (MMO) est de Mach 0,925.
Il reste désormais quelques mois à Gulfstream pour régler les derniers détails et faire encore monter son avion en maturité. Le constructeur espère ainsi reproduire l’expérience du G500, qui connaît une « smooth entry into service » avec 18 livraisons en huit mois, à en croire les déclarations de son président Mark Burns lors du dernier Ebace en mai.