Les choses se précisent pour le H160. L’hélicoptère biturbine de classe moyenne d’Airbus Helicopters n’est plus qu’à quelques encablures de sa certification civile, tandis que la phase de pré-développement de sa version militaire H160M vient d’être lancée, le 6 février, avec la Direction générale de l’armement (DGA) et Safran Helicopter Engines.
Ce ne serait plus qu’une question de mois, voire de semaines. Le H160 est tout proche de sa certification par l’Agence européenne de la sécurité aérienne (EASA). L’appareil doit ainsi entrer en service cette année, conformément au calendrier avancé depuis deux ans. Le programme connaît néanmoins deux ans de retard par rapport aux prévisions faites lors de son lancement en 2015 – à partir du projet X4.
Le H160 devrait faire ses débuts opérationnels chez Babcock Aviation. Les premiers exemplaires devraient être configurés pour des missions d’évacuation médicale (EVASAN), même si l’opérateur britannique envisage des missions de recherche et sauvetage (SAR) ou de transport offshore. Sur ce dernier point, la primeur devrait revenir à Shell Aircraft. Airbus Helicopters a annoncé lors d’Heli-Expo, fin janvier, qu’ils avaient travaillé ensemble en vue d’une entrée en service rapide de la version de transport offshore.
Les lignes du Guépard ont été dévoilées l’an dernier avec une maquette. © Airbus Helicopters / E. Raz
Le Guépard se prépare
Il faudra attendre un peu plus longtemps en ce qui concerne le H160M. Le programme vient néanmoins de faire un pas en avant avec la notification par la DGA du marché de pré-développement du programme d’Hélicoptère Interarmées Léger (HIL) – qui sera connu sous le nom de Guépard dans les armées françaises – à Airbus Helicopters et Safran Helicopter Engines. Cette phase préparatoire doit déboucher sur un lancement officiel en 2021, pour de premières livraisons en 2026.
Au cours des prochains mois, les industriels et l’Etat vont travailler sur des études complémentaires pour faire du H160 un appareil militaire. La DGA cite ainsi « l’adaptation des instruments de bord, des capteurs et de la cabine pour permettre la réalisation de missions militaires, y compris à partir de bateaux de la Marine nationale ».
Pour rappel, 169 Guépard doivent être commandés pour remplacer cinq flottes au sein des trois armées : Gazelle (ALAT), Fennec (armée de l’Air), Dauphin, Panther et Alouette III (Marine nationale). La DGA note qu’elle va « en liaison avec l’état-major des armées […] poursuivre la définition des performances et des caractéristiques attendues du Guépard », afin de répondre aux besoins (différents) des futurs opérateurs.
Ce travail devrait aussi porter sur la construction du soutien et des processus de maintenance associés au HIL pour les trois armées, en partenariat avec la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé). Cette anticipation très en amont doit « permettre de garantir un taux de disponibilité élevé dès son entrée en service au sein des forces armées » selon Alexandra Cros, Directrice des affaires gouvernementales France d’Airbus Helicopters. Industriels et forces veulent ainsi éviter les carences de disponibilité qui ont frappé les différentes flottes d’hélicoptères ces dernières années. Ils devraient d’ailleurs reprendre les principes des contrats de maintenance verticalisés mis en place depuis un an.