Trois ans et demi après le décollage inaugural du H160, en juin 2015, c’était au tour du premier hélicoptère de série de s’envoler le 14 décembre à Marignane. La nouvelle a été annoncée par Airbus Helicopters quatre jours plus tard, après la tenue d’un vol de démonstration. Cette étape doit marquer une avancée vers la certification, dont le calendrier glisse encore. Elle est désormais attendue d’ici fin 2019, pour une entrée en service en 2020 chez Babcock, client de lancement du programme.
Ce premier hélicoptère de série, immatriculé F-WWOR, va rejoindre la flotte d’essais du H160. Il devra notamment tester l’impact des modifications introduites sur la version de série par rapport aux prototypes. Il sera aussi en charge de la mise au point des différentes configurations prévues pour le H160 (transport, évacuation sanitaire, VIP, parapublic).
Cette flotte se compose pour l’instant de trois prototypes (PT1/2/3), qui ont volé pour la première fois respectivement en juin 2015, janvier 2016 (ratant de peu son objectif de décoller dès fin 2015) et octobre 2017. Ils ont pour l’instant réalisé plus de 1 000 heures de vol, dont environ 500 sur les treize derniers mois.
Le programme d’essais devrait donc encore s’accélérer avec l’arrivée de ce quatrième appareil, et assurément dépasser le nombre prévu d’heures de vol. L’objectif annoncé – qui n’est toujours qu’une donnée indicative amenée à évoluer – était d’environ 1 100 heures.
Un calendrier glissant
Cet apport ne sera pas de trop au vu des retards pris par le programme. Lors du lancement en 2015, Airbus Helicopters annonçait une entrée en service dès 2018. L’an dernier, cette date avait glissé d’un an. Désormais elle n’est plus attendue qu’en 2020 (sans plus de précision). En remontant un peu plus loin, lors du dévoilement en 2011 du projet X4 (qui a donné naissance au H160), « Eurocopter » évoquait même un remplacement du Dauphin dès 2016.
Ce temps supplémentaire devrait néanmoins permettre à Airbus Helicopters d’atteindre son objectif de livrer un appareil avec un très haut niveau de maturité dès l’entrée en service. Cette ambition concerne aussi bien le développement de l’hélicoptère en lui-même, de la production industrielle et du soutien.
Ce premier hélicoptère de série marque d’ailleurs aussi les débuts de la nouvelle ligne d’assemblage final (FAL) de Marignane, qui marque l’évolution d’Airbus Helicopters vers des méthodes plus « industrielles ». Cette chaîne « taktée », qui comprend cinq stations actives plus deux en réserve, permet d’assembler un appareil en 40 jours. Un H160 pourra ainsi être livré 26 semaines après avoir été commandé, contre plus d’un an pour un Dauphin.
La montée en cadence sera progressive pendant trois ans, avec l’implémentation d’une seconde ligne. L’objectif est de produire 40 machines annuellement à l’issue de cette période. A terme, Airbus Helicopters veut pouvoir livrer entre 50 et 55 exemplaires par an.
A l’heure actuelle, dix autres appareils sont en cours d’assemblage faisant office de pré-série pour la montée en maturité de la FAL.