Northrop Grumman et l’US Air Force en ont dit un peu plus sur l’avancée des essais au sol du nouveau bombardier stratégique américain B-21 Raider le 12 septembre. Plus de huit mois après son bien discret « roll-out » sur le site de l’Air Force Plant 42 à Palmdale, près de Los Angeles (Californie), le programme le plus sophistiqué de l’histoire de l’aviation militaire mondiale se prépare à effectuer son premier vol avant la fin de l’année.
L’avionneur américain a ainsi annoncé que le premier B-21 Raider avait démarré ses moteurs, une étape majeure du programme préalable à son vol inaugural. L’appareil avait franchi l’étape du « power on » il y a quelques mois. Le nouveau bombardier stratégique américain est propulsé par des réacteurs F-135 de Pratt & Whitney, une variante de ceux équipant aujourd’hui la famille de chasseurs F-35, mais leur nombre n’a pas encore été officiellement dévoilé.
Northrop et l’US Air Force en ont aussi profité pour dévoiler trois nouvelles images du bombardier furtif, jusqu’ici présenté uniquement de face pour préserver encore un peu plus les quelques derniers secrets provenant de quelque cinquante ans d’expérience accumulée en matière de furtivité. Ces photos permettent de mieux apprécier les dimensions de l’appareil et de constater la présence d’une sonde aérodynamique sur son flanc gauche pour ses essais en vol, ainsi qu’un marquage désormais finalisé en lien avec la base aérienne d’Edwards, son futur nid.
Pour rappel, 6 exemplaires du B-21 sont actuellement présents sur le site de Palmdale, à différentes étapes de leur production.
Attribué en 2015 à Northrop Grumman dans le cadre du programme LRS-B (Long Range Strike Bomber), le B-21 avait été présenté un an plus tard avec une première silhouette et sa dénomination qui correspond au « bombardier du 21ème siècle ». Son nom de baptême « Raider » avait quant à lui été dévoilé en 2016, en hommage au raid aérien de Doolittle, célèbre première mission de bombardement du Japon après l’attaque de Pearl Harbor. L’appareil avait pour la première fois été présenté publiquement en décembre dernier.
Étonnement, le B-21 ne viendra pas remplacer les bombardiers les plus anciens de l’USAF au départ, la vie opérationnelle du vénérable B-52 étant quant à elle prolongée au-delà de 2050 avec le programme de remotorisation CERP attribué l’année dernière à Rolls-Royce (76 B-52H concernés). Ce sont donc les 45 derniers B-1B actifs (17 avions sont en cours de retrait sur les 62 exemplaires en service l’année dernière) puis les 21 B-2 qui seront donc amenés à être progressivement remplacés à partir de 2030.
L’US Air Force prévoit ainsi de commander « au moins » une centaine de B-21 pour un coût total évalué à 203 milliards de dollars (développement et coûts opérationnels sur 30 ans compris). Le coût d’acquisition d’un exemplaire est estimé à très exactement 692 millions de dollars. Les premiers exemplaires opérationnels seront basés à Ellsworth AFB (Dakota du Sud) pour remplacer des B-1B du 28th Bomb Wing, puis à Dyess AFB (Texas) pour remplacer des B-1B du 7th Bomb Wing. Sa date de mise en service n’a pas été officialisée, mais elle pourrait intervenir d’ici cinq ans.