Alors que les H225 connaissent toujours des restrictions de vol à la suite de l’accident du 29 avril en Norvège, l’agence européenne de sécurité aérienne (EASA) a publié le 3 mai une directive urgente exigeant une inspection complémentaire de la boîte de transmission principale de tous les H225 avant leur prochain vol.
Les opérateurs de cette variante du Super Puma (EC225 LP) vont devoir vérifier que les barres de suspension avant, arrière-gauche et droite de la boîte de transmission sont correctement installées, conformément aux instructions d’Airbus Helicopters. Ils devront également inspecter les bouchons magnétiques et les filtres à huile pour s’assurer de l’absence de particules métalliques.
Enfin, les données des hélicoptères équipés du système de gestion des vibrations M’ARMS devront être analysées pour vérifier qu’aucun dépassement de seuil n’a eu lieu. L’EASA prévient qu’il ne s’agit là que de mesures préliminaires et temporaires et que d’autres directives devraient être publiées.
Airbus Helicopters souligne de son côté que l’accident ne semble pas avoir de lien avec les accidents de 2012, liés à un problème du système de lubrification de la boîte de transmission principale.
Cette directive de l’EASA fait suite à la présentation des premières découvertes dans l’enquête sur l’accident du 29 avril, survenu lors d’un vol en H225 réalisé par l’opérateur CHC entre une plateforme pétrolière de Statoil et Bergen, et ayant fait treize victimes. Le bureau d’enquête norvégien (AIBN) a retrouvé et téléchargé les données des enregistreurs de vol et a pu conclure de leur première lecture que toute erreur humaine était à écarter. En effet, le rotor principal s’est détaché en vol pour une raison encore non identifiée, provoquant la perte de l’hélicoptère. L’AIBN a précisé que toutes les données semblent indiquer que les systèmes fonctionnaient normalement avant l’accident et que celui-ci était survenu très rapidement : les pilotes n’ont même pas eu le temps de lancer une alerte radio.
Reste à déterminer ce qui a provoqué cette défaillance technique : erreur de conception, de fabrication ou de maintenance. L’AIBN s’attend à une enquête longue qui ne devrait pas aboutir sur un rapport final avant un an. En attendant, la Norvège et la Grande-Bretagne ont décidé de suspendre les opérations commerciales de leur flotte de H225.