Si le salon de Farnborough n’est pas le plus important pour le groupe Safran, l’industriel n’envisage pas une seconde de manquer le rendez-vous et espère y réaliser plusieurs annonces. L’une d’elles concerne son système de roulage électrique, l’Electric taxiing. Lors d’une rencontre organisée avec l’AJPAE (Association des journalistes professionnels de l’aéronautique et de l’espace), Philippe Petitcolin, le PDG du groupe, a indiqué qu’il espérait pouvoir y annoncer un premier engagement d’une compagnie aérienne.
Le produit est en effet prêt à être proposé sur A320 : « nous avons passé tous les jalons internes ainsi que ceux d’Airbus. » Après la rupture du partenariat avec Honeywell, Safran a travaillé sur ce système de roulage électrique avec l’avionneur européen – il est impossible à installer sur 737 car le train est « trop condensé ». Il s’agit d’équiper deux des trains d’atterrissage d’un moteur électrique, qui reposerait sur la puissance fournie par l’APU (unité auxiliaire de puissance) pour fonctionner, effaçant le besoin de recourir aux moteurs durant le roulage. Contrôlés par les pilotes, ils peuvent même être utilisés pour les opérations de pushback.
« Il nous faut accrocher des événements sûrs cette année pour pouvoir mettre ce produit en service en 2021-2022 », affirme Philippe Petitcolin. « Moi j’y crois, je pense qu’il y a une application pour un produit qui répond aux spécifications des compagnies en termes de masse – parce qu’on ajoute un peu moins de 400 kg sur un avion, ce n’est pas neutre. »
L’option devrait coûter moins d’un million de dollars mais devrait permettre une économie de 4% de la consommation de carburant. Elle peut donc être particulièrement intéressante pour des compagnies opérant sur des aéroports congestionnés où les temps de roulage dépassent les quinze minutes et celles réalisant de nombreux segments chaque jour. Dans ce cas, « nous arrivons à un retour sur investissement inférieur à trois ou quatre ans. »