L’accord est conclu. La production de l’Iliouchine 114 sera bien ressuscitée et cette résurrection aura lieu dans les usines de MiG à Sokol (Nijni-Novgorod). Le contrat entérinant cette décision et la participation du gouvernement russe a été signé le 2 août par Yuri Slyusar, le président du consortium industriel UAC, et plusieurs personnalités politiques russes dont le ministre adjoint de l’Industrie et du Commerce Andrei Boginsky, après la conclusion d’une étude de marché conduite par le ministère des Finances.
Les installations de Sokol pourront produire jusqu’à douze appareils par an si la demande le permet et le premier Il-114, modernisé, devrait en sortir en 2018. Les coûts associés au programme pourraient atteindre 840 millions de dollars. Le gouvernement a déjà annoncé qu’il lui affecterait 35 millions de dollars en 2016 pour les recherches à conduire, notamment sur les moteurs, l’outillage de l’usine de production et des usines partenaires, ainsi que sur le déploiement des services après-vente. Par ailleurs, le gouvernement de la région de Nijni-Novogov, où seront produits 40% de l’appareil, soutiendra l’activité par des exonérations de taxes et des subventions.
Le travail de préparation à la production en série est déjà entamé, conformément aux souhaits de la présidence, avec la numérisation de la documentation.
En raison des tensions avec l’Ukraine depuis 2014, la Russie avait décidé de relancer la production du très rare Il-114 pour se doter de biturbopropulseurs de fabrication locale à la place des Antonov 140. Ils pourront aussi bien être configurés pour des missions civiles de transport de passagers sur des distances relativement courtes, avec une capacité de 52 à 64 places, que pour des missions militaires, notamment en tant qu’avion de patrouille ou d’évacuation sanitaire. L’armée de l’air russe avait initialement sélectionné l’An-140T pour remplacer ses An-26 et An-72.
L’Iliouchine 114 avait été lancé dans les années 80 et certifié en 1997. Sa production a été arrêtée en 2012 après une vingtaine d’avions construits, avec la décision de l’Ouzbékistan de convertir l’usine de Tachkent, qui abritait la production. Actuellement, Uzbekistan Airlines est la seule opératrice civile de l’An-114.