L’Iran va devenir un véritable eldorado de l’aviation civile. Alors que la levée des sanctions économiques à l’encontre du pays était seulement imminente, toute l’industrie aéronautique est allée évaluer le potentiel de croissance du pays. Maintenant que cette levée est actée, les annonces sont prêtes à pleuvoir. Le président Hassan Rohani étant en visite en Europe (et en France les 27 et 28 janvier), les premières pourraient concerner Airbus et ATR.
En ce qui concerne Airbus, de nouvelles précisions ont été dévoilées par Ashgar Fakhreih Kashan, ministre délégué au développement des infrastructures, lors du sommet sur l’aviation civile en Iran organisé par CAPA ce week-end. Une commande pourrait être signée d’ici la fin du mois pour 127 appareils, comprenant notamment huit A380 (livrables à partir de 2019) et seize A350. Une quarantaine d’appareils de la famille A320 et de la famille A330 serait également envisagée. Les livraisons pourraient débuter dès le mois de mars et se poursuivre jusqu’en 2022.
Par ailleurs, des négociations seraient en cours avec ATR pour une quarantaine de biturbopropulseurs, livrables d’ici 2017. Lors de la présentation des résultats annuels de l’avionneur, son président Patrick de Castelbajac avait parlé d’une commande potentielle de plus de cinquante appareils, dont 25 seraient acquis dès cette année.
Airbus et ATR ne seront certainement pas les seuls à profiter des opportunités offertes par l’Iran. Le pays a en effet besoin de 500 appareils, dont 300 gros-porteurs. Le ministre délégué a ainsi précisé que les autorités et les compagnies étaient en discussion avec tous les avionneurs, Boeing, Bombardier, Embraer mais aussi Mitsubishi. De son côté, Sukhoi avait identifié un intérêt potentiel du pays pour une centaine de Superjet 100.
Des infrastructures inadaptées au boom futur du trafic
Côté sol aussi sont attendus d’importants contrats. Le pays ayant été refermé sur lui-même pendant trente ans, il n’a pas vu ses infrastructures croître au même rythme que le trafic mondial. Maintenant que les compagnies aériennes occidentales ont annoncé leur retour à Téhéran – Air France s’y rendra trois fois par semaine à partir du mois d’avril –, les aéroports vont devoir être modernisés et agrandis. Selon le rapport de CAPA, Abbas Akhoundi, le ministre du développement des infrastructures, estime que seuls dix des plateformes sont parées à absorber toutes les nouvelles capacités. Il précise qu’un contrat est imminent pour l’extension de l’aéroport de Téhéran à une capacité de 45 millions de passagers annuels.
Par ailleurs, il indique que 250 millions de dollars vont être investis dans le contrôle aérien. L’Iran a déjà ouvert cinq nouvelles routes ces derniers mois et devraient en inaugurer davantage.