La crise du coronavirus et le ban des voyageurs venant de Chine privent la COMAC de salon de Singapour. L’avionneur chinois fait en effet partie des entreprises qui ont renoncé à participer à l’événement – comme Textron, Gulfstream et Bombardier -, la situation actuelle en Asie faisant craindre une baisse du nombre de clients potentiels et un salon plutôt morose.
La COMAC va donc pouvoir se concentrer sur le programme d’essais de son monocouloir. Le C919 a franchi plusieurs étapes essentielles dans les derniers mois de 2019, avec le lancement de la production en série en septembre, la fin des tests statiques en novembre et le premier vol du sixième appareil dédié aux essais en vol à Noël. Avec le décollage du MSN 106, qui sera dédié en priorité aux essais des systèmes cabine et d’empreinte sonore, la flotte de test est désormais au complet. La COMAC a d’ailleurs souhaité mettre en avant que les trois derniers avions de la flotte d’essais en vol avaient décollé en 2019, ce qui témoigne selon elle d’une accélération de la production.
Actuellement, l’avionneur mène son programme d’essais depuis quatre sites (Shanghai, Xi’an, Shandong et Nanchang) et estime cette organisation efficace, même si des améliorations sont apportées en permanence. Mais tout n’est pas si rose pour le programme de monocouloir chinois.
Selon les informations de Reuters, des problèmes techniques et de conception ralentissent le déroulement des essais en vol. La date de certification, prévue pour 2021 et déjà plus qu’optimiste, pourrait donc glisser de nouveau. Le principal problème vient d’une erreur d’ingénierie : les charges qui vont s’appliquer au moteur en vol ont été mal calculées et des données erronées ont été transmises à CFM International au moment de la conception. Le LEAP-1C et sa nacelle pourraient ainsi avoir besoin d’être renforcés.
Des criques dans les stabilisateurs horizontaux et les volets avaient déjà ralenti le programme, tandis que la boîte de transmission pourrait elle aussi être vulnérable à un problème similaire à cause de vibrations inattendues. L’agence souligne que moins de 20% du programme d’essais en vol auraient été réalisés.
Le C919 a engrangé des commandes pour un millier d’appareils, dont 305 ont été confirmées. La totalité des clients sont chinois, à l’exception de GECAS, qui attend dix exemplaires du monocouloir.