Akbar Al Baker, le PDG de Qatar Airways, confirme avoir informé Airbus et Boeing que la compagnie ne réceptionnerait « plus aucun avion commercial cette année, ni l’année prochaine ». Le patron de la compagnie nationale qatarie s’exprimait lors d’une interview accordée à la chaîne britannique Sky News.
Akbar Al Baker annonce également que tous les appareils qui devaient être livrés initialement sur les deux à trois prochaines années seront quant à eux repoussés sur une période s’étalant de « 8 à 10 ans ».
« Si le business reprend et que le trafic croît à nouveau alors oui, nous accélérerons les livraisons de ces appareils retardés, mais les avionneurs doivent savoir que s’ils ne répondent pas favorablement à notre requête, alors nous aurons à réévaluer nos relations commerciales à long terme avec chacun d’entre eux » a-t-il cependant menacé.
Akbar Al Baker avait déjà annoncé que sa flotte pourrait être réduite de près de 25% cette année (230 appareils avant le déclenchement de la crise sanitaire). L’année 2020 devait être l’année de tous les records pour Qatar Airways, avec près d’une quarantaine de livraisons programmées sur l’année (32 en 2019), alors que la compagnie détient encore près de 190 appareils en commandes fermes chez Airbus et Boeing.
Les programmes les plus impactés à court terme sont le 787-9 (7 appareils déjà repoussés sur les 23 attendus), l’A350-1000 (28 encore attendus au total) et l’A321neo (50 appareils commandés dont 10 en version LR, les premières livraisons étant attendues cette année). Les livraisons des premiers 777X (60 appareils fermes) étaient quant à elles programmées à partir de l’année prochaine. Le patron de Qatar Airways confirme aussi que les 30 Boeing 737 MAX attendus n’étaient plus d’actualité (la faillite d’Air Italy est passée par là…) et qu’ils seraient remplacés par d’autres types d’appareils.
Lourdement impacté par les restrictions de voyages à travers le monde, Qatar Airways va également licencier dans les prochaines semaines une partie de ses pilotes étrangers tout en réduisant les salaires de ceux qui resteront, à hauteur de 15 à 25% suivant leur ancienneté au sein de la compagnie. Des suppressions d’emploi importantes sont également attendues au niveau du personnel navigant commercial.
Akbar Al Baker a également indiqué qu’il était prêt à injecter des fonds propres au sein du groupe IAG (British Airways, Iberia…), lui-même demandeur, car cela représentait un investissement à long terme pour Qatar Airways. La compagnie du Qatar a déjà augmenter sa participation dans IAG en portant sa participation à 25,1% en février, contre 21,4% précédemment.