United Technologies (UTC) n’en finit plus de croître. Après avoir acquis Rockwell Collins en 2018, pour former l’actuel Collins Aerospace, le groupe américain réalise une nouvelle opération majeure avec Raytheon. Les deux partenaires doivent conclure leur fusion d’égal à égal ce vendredi 3 avril avant l’ouverture de la bourse de New York, où seront pour la première fois échangées des actions du nouveau géant de l’aéronautique et de la défense : Raytheon Technologies Corporation.
Raytheon et UTC avaient annoncé le 30 mars avoir reçu toutes les autorisations réglementaires sur la concurrence pour finaliser le rapprochement de leurs capitaux respectifs. La Commission européenne avait ainsi validé l’opération le 13 mars, sous conditions de cession de certaines activités concentrées. De ce fait, BAE Systems rachète ainsi les activités liées aux récepteurs GPS militaires et à l’antibrouillage d’UTC et celles liés aux radios militaires aéroportées de Raytheon, pour environ deux milliards de dollars.
Il ne restait plus au groupe UTC qu’à rendre effectif la séparation de ses filiales non aéronautiques Otis et Carrier pour valider la fusion. Ce qui sera achevé ce 3 avril. La création effective de Raytheon Technologies est ainsi réalisé dans les temps prévus lors de l’annonce de la fusion, en juin 2019. Les deux partenaires tablaient ainsi sur le premier semestre 2020.
Position renforcée
Cette fusion donne naissance à un véritable géant. En se référant aux résultats 2019 (pro forma), Raytheon Technologies devrait peser environ 77 milliards de dollars de chiffres d’affaires, équilibré entre le civil et le militaire. Le nouveau groupe renforce sa place de premier équipementier aéronautique mondial et prend ses distances avec GE Aviation (33 milliards de dollars de chiffre d’affaires) et Safran (25 milliards).
L’activité de Raytheon Technologies se répartira entre quatre division : Pratt & Whitney (21 milliards de dollars de chiffre d’affaires), Collins Aerospace (22 milliards), Systèmes de renseignement, spatiaux et aéroportés et Systèmes de défense intégrée et de missiles.
Plus d’un milliard de synergies annuelles sont attendues d’ici la quatrième année suivant la fusion. Ce devrait être le cas notamment dans la R&D, où Raytheon Technologies dispose d’une imposante force de frappe. Le nouveau groupe revendique 8 milliards d’investissements annuels du fait des contrats clients et de l’autofinancement, avec 60 000 ingénieurs (pour 180 000 salariés) et sept centres d’excellence. Trois domaines de collaboration prioritaires ont été identifiés: la cyber protection des avions connectés, l’espace aérien connecté de nouvelle génération, et l’analyse et l’intelligence artificielle avancées pour l’aviation.