C’est une nouvelle qui réveille des souvenirs trop frais et pénibles chez Rolls-Royce. Lors d’inspections de routine en atelier, le motoriste a identifié des signes d’usure dans le compresseur de pression intermédiaire (IPC) de certains Trent XWB-84, équipant les Airbus A350-900. Il a toutefois indiqué le 11 août que ce problème était limité aux moteurs approchant de leur première révision (quatre à cinq ans de service). Une inspection de la flotte concernée est actuellement en cours.
Anticipant une directive de navigabilité émanant de l’EASA, Rolls-Royce souligne que seule une petite centaine de Trent XWB-84 a atteint ces quatre à cinq ans de service. La majorité d’entre eux a déjà passé une inspection de vérification et une minorité (une vingtaine) présente des signes d’usure, sur « seulement » une à deux aubes du compresseur. Par précaution, le motoriste a conduit des inspections similaires sur des moteurs plus récents, sans qu’aucun signe de fatigue ne soit détecté.
Rolls-Royce exclut que le problème entraîne de fortes perturbations pour les opérateurs d’A350, tant en termes d’opérations que de coûts. Les travaux de maintenance pour y remédier seront en effet limités et pourront être réalisés lors de visites programmées en atelier, et il n’existe pas de tension sur les stocks de pièces de rechange. Par ailleurs, la crise liée à la pandémie de covid-19 entraîne une utilisation beaucoup moins importante de la flotte, facilitant le passage en maintenance.
L’industriel a tenu à se montrer rassurant en rappelant qu’aucun événement non planifié de maintenance n’était survenu jusqu’alors sur la flotte de Trent XWB. « Il est rassurant de constater que notre régime d’inspection proactif nous a permis d’identifier et de traiter rapidement ce problème et de minimiser tout impact potentiel sur nos clients », a commenté Chris Cholerton, président de la division aérospatiale civile de Rolls-Royce.
Le motoriste sort en effet tout juste d’une crise d’une toute autre ampleur sur son programme Trent 1000, touché par des problèmes de durabilité des aubes de compresseur pression intermédiaire et des aubes de turbine haute pression depuis 2017. Des flottes entières de 787 avaient dû être immobilisées dans le cadre de cette crise qui a coûté au moins trois milliards de dollars à Rolls-Royce. Il doit également faire face à la sévérité de la crise covid, qui va le contraindre à supprimer près de 9 000 emplois.