La compétition FARA se précise de plus en plus. Sikorsky (groupe Lockheed Martin) vient ainsi de présenter son Raider X pour devenir le Futur aéronef de reconnaissance et d’attaque de l’US Army, le 14 octobre. Il s’agit d’une évolution de son démonstrateur S-97 Raider adaptée aux demandes spécifiques de la compétition. Il rejoint dans l’arène le Bell 360 Invictus, présenté il y a deux semaines, en attendant que Boeing, Karem Aircraft (avec l’aide de Northrop Grumman et Raytheon) et le duo formé par AVX Aircraft et L3 Technologies présentent à leur tour leurs propositions. Le programme FARA entre dans le cadre de l’initiative plus large Future Vertical Lift (FVL), qui a pour objectif de remplacer une large partie des flottes d’hélicoptères des forces armées américaines.
Au-delà du nom, la parenté entre le S-97 Raider (qui vole depuis 2015) et le Raider X ne fait aucun doute. Sikorsky reprend le concept de deux rotors quadripales coaxiaux et contrarotatifs rigides doublés d’une hélice propulsive, développé avec le démonstrateur X2 dans les années 2000. Cette configuration est aussi présente sur le SB>1 Defiant, conçu avec Boeing pour remplacer les UH-60 Black Hawk dans un autre volet du programme FVL. Sinon, le fuselage a tout de même subi quelques modifications, de même que les dérives de l’appareil.
Des qualités de vol héritées du X2
L’hélicoptériste américain n’a pour l’instant pas annoncé de performances chiffrées pour son Raider X. Il faut donc se référer à celles du S-97, à savoir une vitesse de croisière supérieure à 220 noeuds (407 km/h), avec une autonomie de plus de 600 km ou 2h40 de vol. Sikorsky met en revanche en avant la flexibilité opérationnelle de son futur appareil qui sera capable de choisir entre vitesse, rayon d’action ou l’emport. La discrétion pourrait être aussi une option, avec le désengagement de l’hélice propulsive pour réduire l’empreinte sonore comme sur le S-97.
Les capacités supposées d’accélération et de décélération du Raider X, sa maniabilité et sa manoeuvrabilité avec un fort taux de virage ou encore sa capacité à plonger sur une cible sont aussi louées. Le constructeur rappelle d’ailleurs que le X2 était capable de virer avec des angles d’inclinaison latérale de plus de 60°.
Côté avionique, Sikorsky mentionne une architecture modulaire ouverte (MOSA), qui doit permettre l’ajout d’équipements et d’armements selon le principe du « plug & play ». Pour l’instant, les images diffusées ne laissent apparaître ni moignons d’ailes, ni points d’emport. Seul un carénage ventral est présent. Cela laisse supposer des emports en soute, sans que cela ne soit mentionné.
L’US Army doit sélectionner deux finalistes en mars 2020. Les autres constructeurs ne devraient donc pas tarder à avancer leurs propositions, certains n’ayant jusque-là présenté que quelques vues d’artistes. Le vol des deux démonstrateurs choisis est prévu en 2023, et la décision finale en 2028. Il s’agira de remplacer les AH-64 Apache qui sont assignés depuis 2012 à des missions de reconnaissance armée pour palier au retrait des OH-58 Kiowa. L’US Army envisage ainsi de pouvoir décommissionner la moitié de sa flotte d’Apache vieillissante après l’entrée en service du FARA à l’horizon 2030.