Le premier jour du salon aéronautique de Singapour a été pour Airbus l’occasion de revenir sur ses perspectives de marché pour la région Asie-Pacifique. Fait particulièrement marquant, l’exercice était cette fois présenté par Éric Schulz, le nouveau directeur des ventes, du marketing et de contrats de l’avionneur qui vient de succéder à John Leahy il y a quelques jours. Eric Schulz connait particulièrement bien son sujet, l’ancien directeur de la branche des moteurs civils de Rolls-Royce ayant été en contact avec les opérateurs du monde entier durant de nombreuses années.
Selon lui, la région Asie-Pacifique représente déjà l’équivalent d’un tiers de toute l’activité d’Airbus, avec 32% de toutes les commandes (en comptabilisant les loueurs), 34% de l’ensemble de la flotte installée et 33% du backlog de l’avionneur.
La tendance va encore s’accentuer, avec un besoin en nouveaux appareils sur 20 ans qui augmente encore et qui est désormais évaluée à près de 14 450 appareils selon les prévisions d’Airbus. Ce sont ainsi 9800 monocouloirs (40% de la demande mondiale), 4 000 gros-porteurs (46% de la demande) et 650 très gros porteurs de la catégorie de l’A380 (46% de la demande) qui sont ainsi attendus dans la région dans les deux prochaines décennies. Rien que pour l’année dernière, l’Asie-Pacifique aura représenté 51% du total des livraisons d’Airbus.
Eric Schulz a aussi parcouru la gamme Airbus en revenant par exemple sur le dernier né de la famille A320, l’A321LR qui a effectué son premier vol la semaine dernière. Depuis Singapour, la version à long rayon d’action de l’A321neo pourra par exemple relier Tokyo, Sydney ou Dubaï, offrant ainsi de nouvelles opportunités aux opérateurs pour un coût conforme à l’utilisation d’un monocouloir.
Mais le nouveau directeur des ventes d’Airbus est aussi revenu sur les gros-porteurs, particulièrement prisés dans cette région du monde. La famille A330neo est ainsi bien placée pour venir progressivement remplacer les quelque 600 A330 déjà opérés par près d’une quarantaine de compagnies aériennes en Asie-Pacifique, aussi bien pour des vols intérieurs que pour des liaisons transpacifiques. La famille A350 n’est pas en reste avec déjà près d’un tiers du total des exemplaires commandés destiné à des clients asiatiques. Et ce n’est pas fini, la première livraison de l’A350-1000 à Qatar Airways dans les toutes prochaines semaines pouvant aussi favoriser de nouvelles commandes à plus court terme. «Le monde va commencer à voir à quoi s’attendre, il y aura beaucoup de décision à son sujet » a-t-il annoncé. « Je suis convaincu que ce sera un vrai succès ».
Eric Schulz a aussi rappelé que la région Asie-Pacifique était désormais un marché mûr, mais que sa nature pourrait connaître un profond changement avec le développement des opérateurs long-courriers low-cost. « C’est sans doute la prochaine grande révolution » a-t-il averti.