Le programme MRJ semble avoir bien avancé fin septembre, avec la réussite tant attendue du premier vol de convoyage vers le centre d’essais aux Etats-Unis et le vol inaugural du troisième prototype. Mais les menaces de retard ne sont toujours pas levées et même si Mitsubishi Aircraft Corporation n’a pas encore remis en question son dernier calendrier de développement, il aurait alerté sa cliente de lancement ANA sur les risques qui pèsent dessus.
La première bonne nouvelle a été le décollage de FTA-4 le 25 septembre. Le troisième prototype de MRJ, JA24MJ, doit notamment concentrer ses essais sur les caractéristiques de vol et l’avionique. Il devrait prochainement être suivi du premier vol de FTA-3 puisque les deux appareils se trouvaient à des stades proches d’assemblage.
L’autre événement très attendu depuis le mois d’août a été la traversée du Pacifique par FTA-1. Après deux tentatives avortées en raison d’un dysfonctionnement dans le système de gestion du conditionnement d’air autour du 28 août, le premier appareil a réussi à se poser à l’aéroport Grant County de Moses Lake le 28 septembre. Le vol de convoyage avait décollé le 26 septembre de Nagoya et avait réalisé des escales à New Chitose, Petropavlovsk Kamchatski (Russie) et Anchorage avant de rejoindre le centre d’essais de l’avionneur japonais aux Etats-Unis.
Si Mitsubishi Aircraft Corporation tient à son calendrier, FTA-2 devrait le rejoindre à la fin du mois d’octobre au plus tard. Mais ce calendrier semble remis en question. Dès le 1er octobre, la presse japonaise a fait état d’un avertissement de Mitsubishi à ANA concernant les prévisions de livraison des premiers MRJ. Une information que l’avionneur s’est empressé de corriger, indiquant qu’aucune annonce de ce genre n’avait été faite et qu’aucune modification n’avait été apportée au calendrier. La première livraison reste fixée au milieu de l’année 2018.
Maintenant que FTA-1 est aux Etats-Unis, le programme d’essais en vol devrait avancer rapidement, ainsi que l’a indiqué Yoshiyuki Yasumura, pilote d’essais en chef : « nous voulons accélérer les essais en vol et progresser régulièrement dans le développement. » Le site de Moses Lake est en effet propice à ce genre d’activités. Avec ses longues pistes, il est le cadre d’essais réguliers de Boeing, qui y réalise notamment des touch-and-go lors des vols de vérification de ses appareils, et bénéficie de conditions climatiques clémentes.
Quatre des cinq MRJ d’essais doivent réaliser une grande partie de leur programme d’essais en vol aux Etats-Unis, afin de faciliter l’obtention de la certification de type de la FAA.