La remotorisation des bombardiers B-52 de l’US Air Force est finalement attribuée à Rolls-Royce. Le motoriste britannique va donc fournir le F-130, version militaire de son réacteur BR700 et déjà présent sur les Global 6000 et Gulfstream V de l’USAF, pour remplacer les TF33-PW-103 de Pratt & Whitney, motorisation d’origine des B-52H Stratofortress. Le montant total du contrat attribué à Rolls-Royce est supérieur à 2,6 milliards de dollars.
Lancé en 2018, le programme de remotorisation CERP (Commercial Engine Replacement Program) va permettre de prolonger la vie opérationnelle des 76 B-52H jusqu’au milieu du siècle. Les deux autres finalistes étaient évidemment les motoristes américains Pratt & Whitney et GE Aviation.
Le premier proposait une variante de son PW800, sa nouvelle motorisation jusqu’ici dédiée à l’aviation d’affaires. GE avait quant à lui une double solution : l’une, très conservative, basée sur le CF34-10, l’autre plus ambitieuse, avec son Passport.
Le contrat dans son ensemble comprend la livraison de 608 réacteurs qui seront directement montés sur les appareils, 42 moteurs de rechange (spares), des équipements de soutien associés ainsi que des données commerciales. Notons que c’est Boeing, en tant qu’OEM, qui sera en charge de l’intégration de la nouvelle motorisation sur la flotte.
Le programme CERP est d’ailleurs un programme de modernisation plus vaste qui comprend aussi des mises à jour au niveau du poste de pilotage et le remplacement des mats réacteurs et des nacelles. Les F130 seront quant à eux produits et testés par Rolls-Royce North America dans son usine d’Indianapolis (Indiana).
Selon l’USAF, la remotorisation des B-52 va notamment réduire sa consommation de carburant et augmenter son autonomie (et donc ses besoins en ravitailleurs), tout en faisant considérablement baisser ses coûts de maintenance, en particulier par rapport aux anciens TF33 qui propulsent le B-52 depuis les années 60. Ces derniers ne devraient d’ailleurs plus être supportés au-delà de 2030.
Rolls-Royce promet même qu’une fois installé sous aile, le F130 pourra y rester jusqu’à la fin de vie du B-52, c’est-à-dire durant 30 ans.
Les deux premiers B-52 entièrement modifiés devraient être livrés à l’USAF à la fin de l’année 2025 pour subir une campagne d’essais au sol et en vol. Le premier lot de B-52 opérationnels est quant à lui livrable d’ici la fin de 2028, avec la totalité de la flotte devant être modifiée pour 2035.