Pour AAR, les nouvelles technologies étaient assurément à l’honneur cette année au salon MRO Europe à Londres, avec tout d’abord cette annonce concernant l’utilisation du drone d’inspection automatisée de Donecle pour son centre de maintenance de Miami, mais aussi avec la compagnie Alaska Airlines qui s’est engagée à tester la plateforme Airvolution pour améliorer ses processus de réparation d’équipements. Nous avons pu rencontrer Rahul Ghai, Directeur de la transformation digitale chez AAR, l’occasion de faire un point sur différentes solutions digitales adoptées par la société MRO américaine ces dernières années.
« Ces annonces concernant la technologie des drones, à propos de notre solution Airvolution pour les réparations d’équipements, à propos des perspectives liées à l’amélioration des processus par l’automatisation, si l’on prend du recul, c’est finalement que nous voulons montrer à l’industrie que nous sommes en train de créer une véritable stratégie digitale touchant plusieurs domaines chez AAR » expose Rahul Ghai. Il précise que chacune de ces initiatives a été lancée dans un but bien précis, avec pour chacune un résultat spécifique qui doit profiter aux différentes activités d’AAR et à ses clients. « Par exemple, pour le cas d’Alaska Airlines, l’adoption d’Airvolution permettra de réduire de l’inefficacité dans ses processus, mais cela créera également une source de revenus supplémentaires pour AAR en tant que fournisseur de services » a-t-il précisé.
En termes d’augmentation du chiffre d’affaires générée par des solutions digitales, il cite aussi la plateforme PAARTS Store d’AAR qui dégage désormais entre 22 et 25 millions de dollars de transactions chaque année. Ce véritable site de e-commerce dédié aux pièces de rechange n’a cessé d’évoluer au cours de ces dernières années, avec une augmentation régulière de son inventaire de pièces neuves en provenance des OEM mais pas seulement. « Nous travaillons beaucoup sur la digitalisation des processus pour notre propre inventaire de pièces pour les transactions se fassent aussi facilement que pour les pièces neuves, avec des images, la documentation adéquate. C’est pour cela que nous ajoutons de nouvelles fonctionnalités digitales pour aller jusqu’à remplacer toutes les actions manuelles dans le meilleur des cas » a souligné Rahul Ghai.
Les transactions touchant aux pièces usagées, révisées et aux pièces réparables sont par définition beaucoup plus complexes que pour les pièces neuves, avec beaucoup de communications avant l’achat, par téléphone, par mail et avec de nombreux échanges de documents. « Le retour des compagnies aériennes sur notre plateforme est très bon, c’est un énorme succès » se réjouit-il, ajoutant que ces nouvelles fonctionnalités enlèvent de la friction dans ce type de processus.
« Et les transactions deviennent encore plus puissante en associant PAARTS Store et Quote Accelerator, notre outil qui permet de construire et de négocier les devis » précise-t-il. Pour Rahul Ghai, ces transactions doivent finalement devenir digitales par nature. « Car en plus de la réduction des inefficacités, de l’augmentation de chiffre d’affaires générée, il y aussi la satisfaction client, certes plus difficile à quantifier, mais que l’on améliore de fait en venant simplifier nos processus. »
Le Directeur de la transformation digitale d’AAR est également revenu sur l’utilisation de la solution d’inspection visuelle de Donecle annoncée quelques jours avant le salon MRO Europe, nous annonçant que ces essais d’un an n’étaient qu’un début et que le but était clairement de développer cette activité. « Donecle étant une société toulousaine, la solution était naturellement configurée pour les monocouloirs Airbus. Nous avons travaillé quelques jours avec Donecle pour l’adapter à la famille 737 de Boeing » nous annonce-t-il, précisant aussi qu’AAR s’était engagé sur 150 inspections.
« Nous travaillons sur les approbations réglementaires pour venir remplacer les inspections visuelles traditionnelles et si nous y parvenons, nous pourrons ensuite envisager d’autres implantations et pourquoi pas son utilisation sur des gros porteurs » nous a-t-il révélé. Il nous a également précisé que la compagnie Southwest était l’un des opérateurs concernés, mais que cela ne concernait « pas uniquement Southwest et pas que les 737 ». Pour rappel, AAR dispose de cinq sites de maintenance principaux aux Etats-Unis (Indianapolis, Miami, Oklahoma City, Duluth et Rockford) ainsi que deux sites au Canada.