Technologie pleine de promesses, la Blockchain tarde à se concrétiser dans la maintenance aéronautique. Le groupe SITA, spécialiste des systèmes d’informations et de communications pour le transport aérien, entend accélérer le mouvement. Avec plusieurs partenaires, il a annoncé le lancement d’une MRO Blockchain Alliance qui doit permettre de déployer son utilisation « à grande échelle […] pour suivre, tracer et enregistrer les pièces d’avion ». Cette initiative s’inscrit dans le cadre de la Global Blockchain Alliance de SITA, qui vise à la diffusion de cette technologie dans l’ensemble de l’industrie du transport aérien.
A l’étude depuis l’an dernier, cette alliance entend lancer de premiers travaux immédiatement. Une preuve de concept (POC) sera ainsi menée au cours des prochains mois, avec une première démonstration dès le deuxième trimestre. Il s’agira de prouver « la viabilité quant à l’utilisation de la blockchain pour suivre et enregistrer numériquement les mouvements et l’historique de maintenance des pièces auprès d’un grand nombre d’acteurs. » L’expérimentation devra comprendre l’ensemble de la chaîne de MRO, depuis le fournisseur jusqu’à la compagnie aérienne.
La couverture de ce large spectre sera permise par la composition des membres de la MRO Blockchain Alliance. Outre SITA, elle comprend ainsi Bolloré Logistics, Cathay Pacific, FLYdocs, HAECO Group, Ramco Systems et Willis Lease Finance Corporation, avec le soutien du cabinet d’avocats Clyde & Co.
SITA affiche sa confiance quant aux retombées possibles d’une telle initiative. Le groupe cite ainsi une étude de PwC d’avril 2019, qui estime que « l’utilisation de la blockchain pourrait augmenter les revenus de l’industrie aérospatiale de 4%, soit 40 milliards de dollars, tout en réduisant les coûts MRO à l’échelle mondiale d’environ 5%, soit 3,5 milliards de dollars. »