La fusion d’UTC Aerospace Systems (UTAS) et de Rockwell Collins il y a maintenant près d’un an a eu un important impact sur les activités liées aux services et à l’après-vente de l’entité combinée. Le salon MRO Europe organisé à Londres nous a ainsi permis de retrouver Thierry Tosi, désormais vice-président Sales & Surplus Aftermarket Services de Collins Aerospace. Ce Français, qui rappelons-le a longtemps occupé le poste de directeur général de la division Service Solutions de Rockwell Collins, a ainsi vu ses fonctions s’élargir.
« J’ai désormais pris l’activité ventes Aftermarket, Surplus et j’ai déménagé de Cedar Rapids à Charlotte, avec un portefeuille qui touche toutes les business units de Collins Aerospace et le monde entier », nous annonce Thierry Tosi. « Et une nouvelle offre est aussi venue s’ajouter à mon portefeuille, il s’agit de toute la panoplie des programmes à l’heure de vol FlightSense », poursuit-il, rappelant que cette activité a été héritée de l’offre qu’UTAS proposait à ses clients. Les offres FlightSense comprennent notamment FlightSense Repair (Pay as you go), FlightSense Predictable (réparation facturée à l’heure de vol) et FlightSense Available (gestion d’actifs à l’heure de vol avec une disponibilité garantie des actifs). Il nous annonce aussi avoir pris la main sur l’activité des rechanges et de pièces détachées OSS (On-Site Support), précisant qui s’agit d’une solution proposée auprès d’acteurs possédant déjà des capacités de MRO commerciale.
« FlightSense est une activité très importante et nous connaissons de beaux succès car nous sommes flexibles et offrons différentes options avec des offres de proximité et des offres intégrées », explique Thierry Tosi. Ces options peuvent par exemple ne comprendre qu’une offre à l’heure de vol, ou une offre mêlant réparations et rechanges, ou bien encore qu’une offre d’accès au pool pour de simples échanges. Il rappelle d’ailleurs que les nombreux centres de services de Collins Aerospace sont positionnés partout dans le monde.
« Nous offrons des solutions flexibles pour répondre aux besoins de nos clients et nous pouvons également y attacher des offres de maintenance préventive, dont l’une des options est Ascencia », poursuit-il. Il précise d’ailleurs qu’Ascencia, la plateforme prédictive d’Aircraft Health Management de Collins Aerospace, ne concerne que certains équipements mais que leur nombre est en constante augmentation. « Ce sont généralement des composants qui présentent plus de parties mécaniques et pour lesquels nos ingénieurs sont capables, à partir des données recueillies, d’estimer et d’anticiper les pannes, et ceci bien sûr pour réduire les coûts de maintenance et notamment les coûts liés aux immobilisations au sol pour les compagnies aériennes. »
Six milliards de dollars en carnet pour les offres FlightSense à l’heure de vol
Et quand Thierry Tosi nous annonce que l’activité FlightSense connaît de « beaux succès », les mots semblent presque un peu faibles pour le monde de l’après-vente et du support.
« Pour les programmes à l’heure de vol, notre backlog est d’environ 6 milliards de dollars en commandes fermes », constate-t-il, observant qu’une moitié concernait les moteurs, les produits Collins Aerospace étant très présents sur les motorisations Pratt & Whitney et Rolls-Royce, l’autre moitié étant logiquement liée à l’« airframe ». Collins Aerospace est aussi présent sur les motorisations CFM, mais ces produits ne concernent pas l’activité FlightSense. « Et bien sûr nous continuons à travailler nos offres pour augmenter encore ce backlog », se réjouit-il.
À la question de savoir si la durée des contrats connaissait une tendance à la hausse, Thierry Tosi explique que cela varie vraiment en fonction des clients, de leurs besoins et de leurs engagements, avec des durées contractuelles s’étalant entre 5 et 15 ans. En revanche la part des contrats à long terme est clairement sur une tendance à la hausse. « Il y eut une époque où 60% du marché était constitué de contrats à la demande (time materials et fixed repair price) et 40% en contrats à long terme, mais aujourd’hui la moyenne s’est inversée avec 60% de contrat à long terme, quelle que soit leur durée ».
Il note qu’avec l’arrivée des nouvelles plateformes, cette répartition est encore plus contrastée, de l’ordre de 75-25. « La part de ce type de contrat est en augmentation, car les clients veulent une meilleure prévision de leurs coûts de maintenance sur le long terme et la maîtrise de leur coût de possession (Total cost of ownership). Cela nous permet aussi de mieux planifier les besoins en spares sur le long terme, d’affiner notre stratégie de localisation des rechanges dans le monde pour qu’ils soient au plus près de nos clients ». Il rappelle d’ailleurs que pour l’offre FlightSense, qui repose sur maintenance de proximité et maintenance intégrée, l’implantation des pools au plus proche des centres de réparations est stratégique, car elle permet des retours au pool plus rapide, ce qui est un réel avantage.