La fabrication additive continue de s’imposer peu à peu dans le monde opérationnel. Et le MCO n’échappe pas à ce mouvement. L’état-major des armées (EMA) a ainsi signifié, fin février, qu’un Rafale Marine s’était envolé du porte-avions Charles de Gaulle avec pour la première fois une pièce imprimée en 3D à bord. Le vol en question a eu lieu le 22 janvier, dans les premiers jours de la mission Foch (déploiement de trois mois du groupe aéronaval, avec une participation à l’opération Chammal).
Ce projet est le fait d’une collaboration entre la Marine nationale, la Direction de la maintenance aéronautique (DMAé) et Dassault Aviation. Confrontés « à un fait technique sur un boîtier de commande de vidange des réservoirs de carburant » quelques semaines avant le départ de la mission, les techniciens du Charles de Gaulle ont conçu par ordinateur la maquette d’un renfort pour cette pièce. Ils ont réalisé un prototype dans la foulée, avec l’imprimante 3D qui se trouve désormais à bord du porte-avion.
Les marins ont ensuite soumis leur travail à l’approbation de la DMAé, qui s’est elle-même adressée à Dassault Aviation au travers du plateau technique central (PTC). Cette structure intégrée État-industrie, basée à Bordeaux, est en charge de l’ingénierie de soutien pour les Rafale dans le cadre du contrat de maintenance RAVEL (RAfale VErticaLisé), notifié en mai 2019.
Selon l’EMA, le PTC a « légèrement adapté » le modèle soumis par les techniciens du Charles de Gaulle. Dassault Aviation a ensuite lancé la production de la pièce par ses propres moyens, mais toujours en fabrication additive. Elle a ainsi pu être montée sur l’ensemble des Rafale du groupe aérien embarqué (GAE). Le premier vol a eu lieu le lendemain du départ du groupe aéronaval de Toulon.