Le divorce entre Air Austral et Air Madagascar est entamé. La compagnie française a indiqué qu’un protocole d’accord avait été signé le 21 juillet qui entérine sa sortie du capital de son ancienne partenaire. L’Etat malgache et la CNAPS (Caisse Nationale de Prévoyance Sociale) reprennent ainsi le contrôle d’Air Madagascar, les trois représentants d’Air Austral au conseil d’administration ayant présenté leur démission. Les accords commerciaux pourront toutefois être maintenus.
Air Austral a expliqué que la crise actuelle a précipité la dissolution de l’accord signé en 2017, chacune souhaitant « poursuivre ses propres choix et orientations stratégiques » mais il était envisagé depuis plusieurs mois, avant même que la crise n’éclate. L’Etat malgache voulait également « reprendre en main le destin de sa compagnie nationale ».
Le partenariat stratégique a pris fin au bout de trois ans, soit la durée de la première phase du plan de développement qu’Air Austral avait élaboré pour Air Madagascar. Baptisé Alefa 2027, il prévoyait de consacrer trois ans au redressement de la compagnie puis le reste à sa croissance. L’ampleur du travail était considérable au moment de la signature puisque la moitié de la flotte était clouée au sol (en raison de son surdimensionnement par rapport à l’activité et d’un manque de fonds pour maintenir certains appareils en état de vol).
Durant cette période, la flotte a été remise en service et Tsaradia a été créée pour faire repartir le réseau intérieur sur de nouvelles bases. La direction de la compagnie a été professionnalisée et des synergies ont été mises en place dans différents domaine (maintenance, achat), autant de changements qui ont rendu la compagnie plus efficace.
En ce qui concernait le plan de croissance à partir de 2020, Air Austral prévoyait d’associer Air Madagascar à son programme de renouvellement de flotte. Deux ATR 72-600 ont déjà été intégrés à Tsaradia mais elles envisageaient également de porter la flotte long-courrier à cinq appareils et d’intégrer quatre nouveaux monocouloirs – sachant qu’Air Austral a porté son choix sur l’Airbus A220 pour elle-même.
La réalisation ou non d’une modernisation de la flotte sera désormais de la responsabilité unique de Madagascar. Mais le groupe a déjà plus d’éclat qu’il y a trois ans. « Le groupe Air Madagascar, réorganisé, au produit modernisé et aux capacités de vol rétablies, peut désormais, grâce à des financements nouveaux, se projeter à l’international et capitaliser sur un réseau domestique maillé et plus performant », conclut Air Austral.