A l’occasion d’une audition des dirigeants du groupe Air France-KLM au Sénat, Benjamin Smith, son directeur général, et Anne Rigail, la directrice générale d’Air France, ont annoncé que la mise en oeuvre du plan de transformation du groupe allait être accélérée. Il ne sera pas modifié dans le fond mais connaîtra des « ajustements, accélérations et transformations » rendus nécessaires par la crise dans laquelle le groupe est plongé. « La dynamique du projet que j’ai lancé a été arrêtée en pleine progression. Mon engagement est de le mener à son terme », a affirmé Benjamin Smith.
Le réseau intérieur cumulant des pertes de 200 millions d’euros par an, sa restructuration reste au coeur des préoccupations des dirigeants du groupe. Anne Rigail rappelle que cela fait longtemps que le groupe travaille à le rendre rentable. « Ce plan s’inscrit dans une suite d’ajustements continus de notre desserte domestique depuis 2006 : nous avons eu -40% d’offre, -53% d’effectifs dans nos escales des différentes régions. Le dernier plan [sur 2018-2021] prévoit encore 18% d’ajustement de l’offre face à l’implantation d’autres modes de transport et des low-cost en France et nous avons encore réduit nos effectifs de 450 personnes dans nos escales françaises. »
« Nous avons vraiment beaucoup de travail à faire dans le domestique », confirme Benjamin Smith, « nous avons perdu tellement d’argent l’année passée. » Le plan mis en oeuvre en novembre ne va pas changer et va simplement être accéléré. Certaines mesures sont déjà décidées, comme la réduction de l’activité « sur les réseaux où on a des déficits absolument énormes » et la transformation de HOP!. C’est l’ampleur de cette transformation qui reste encore à l’étude. La connectivité du hub de CDG avec les régions est considérée comme essentielle mais la question se pose toujours de l’outil à utiliser à Orly et pour les transversales. « Il y aura des changements très importants. Bien sûr, il y aura un impact social », reconnaît le directeur général d’Air France-KLM, mais il assure que le groupe s’attachera à protéger autant que possible ses collaborateurs.
Une piste étudiée est un plus grand recours à l’intermodalité. Dans la perspective d’une reprise lente et progressive accompagnée de « nouvelles exigences sanitaires et probablement de modifications des comportements des voyageurs », selon les mots d’Anne Rigail, « nous sommes convaincus qu’il ne faut plus opposer les différents modes de transport, nous sommes convaincus de la nécessité de mener un travail collectif sur leur complémentarité, sans naïveté au sujet de la concurrence sur certaines destinations. »
Mais face à des sénateurs soucieux de l’aménagement du territoire, Benjamin Smith a affirmé que les régions ne seraient pas abandonnées : « Nous continuerons à connecter la France et ses territoires et la France au monde. »